Dans une lettre ouverte, publiée The Guardian, 1800 acteurs, réalisateurs et professionnels du cinéma ont annoncé, lundi, leur décision de cesser toute collaboration avec des institutions israéliennes du secteur « impliquées dans le génocide » à Gaza. Parmi les signataires figurent plusieurs grands noms du cinéma international tels qu’Emma Stone, Mark Ruffalo, Jonathan Glazer, Olivia Colman ou encore Josh O’Connor.
Dans une lettre ouverte publiée lundi par The Guardian, de nombreux acteurs, réalisateurs et producteurs de cinéma appellent à ne plus travailler avec des instances israéliennes du secteur jugées complices de « disculper ou justifier le génocide et l’apartheid » israélien à Gaza. Les signataires, dont Cynthia Nixon, Debra Winger, Charlotte Le Bon ou encore Eric Cantona, affirment vouloir « tout mettre en œuvre pour dénoncer toute complicité dans cette horreur implacable […] en cette période de crise urgente, où nombre de nos gouvernements favorisent le carnage à Gaza ».
Boycott des instances cinématographiques israéliennes
Plusieurs grandes figures du cinéma international s’engagent, dans une tribune publiée dans The Guardian, s’engagent à ne plus collaborer avec les institutions israéliennes du secteur cinématographique. « En ce moment de crise où nombre de nos gouvernements autorisent le carnage à Gaza, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour répondre à cette complicité », écrivent-ils.
« Nous nous engageons à ne pas projeter de films, à ne pas apparaître dans des institutions cinématographiques israéliennes, ni à collaborer avec elles (y compris les festivals, les cinémas, les chaînes de télévision et les sociétés de production) impliquées dans le génocide et l’apartheid contre le peuple palestinien. »
À l’origine de cet appel, le collectif Film Workers for Palestine, qui s’appuie sur l’avis rendu par la Cour internationale de justice en janvier, estimant qu’il existait un risque de génocide à Gaza. Inspirés par le boycott culturel mené contre le régime sud-africain de l’apartheid, les signataires visent explicitement des événements comme le festival du film de Jérusalem ou Docaviv, accusés de « continuer de collaborer avec le gouvernement israélien ».
Refuser le silence, le racisme et la déshumanisation
« La grande majorité des sociétés israéliennes de production et de distribution cinématographiques, des agents commerciaux, des cinémas et autres institutions n’ont jamais reconnu les droits internationaux du peuple palestinien », dénonce la lettre ouverte.
« Nous répondons à l’appel des cinéastes palestiniens, qui ont exhorté l’industrie internationale à refuser le silence, le racisme et la déshumanisation. »
Cette initiative s’inscrit dans une série de mobilisations culturelles récentes. Fin août, le collectif italien Venice4Palestine avait réuni 2 000 signatures, dont celles de Guillermo Del Toro et Ken Loach, pour pousser la Mostra à « adopter une position claire et sans ambiguïté » contre Israël. Quelques mois plus tôt, au festival de Cannes, près de 900 personnalités, parmi lesquelles Juliette Binoche, Pedro Almodóvar, Joaquin Phoenix et Susan Sarandon, avaient dénoncé le « silence autour du génocide » à Gaza.
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L’inquiétude des créateurs israéliens
Face à cette prise de position, des voix israéliennes se disent alarmées. Nadav Ben Simon, président de la guilde des scénaristes israéliens, a jugé mardi dans un communiqué que « les appels au boycott des créateurs israéliens sont profondément inquiétants ». De leur côté, Merav Etrog Bar (guilde des réalisateurs israéliens) et Lior Elefant (forum documentaire israélien) ont rappelé au Guardian que « les cinéastes israéliens ne sont pas leur gouvernement ».
« Nous sommes tenus responsables de ses actes et nous nous trouvons pris entre le marteau et l’enclume », regrettent-ils. « Le boycott se fait sentir depuis un certain temps et, malheureusement, il ne fait que s’intensifier ».
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