Emmanuel Macron « ne veut plus attendre » pour interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans. Le président de la République l’a déclaré mardi 10 juin au soir sur France 2, mettant en cause les applications en ligne après le drame de Nogent, en Haute-Marne, où une surveillante a été poignardée par un élève de 14 ans. Zoom.
Le président Emmanuel Macron a relancé un projet déjà évoqué à plusieurs reprises : « On doit interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans », a-t-il martelé mardi 10 juin au soir sur France 2, affirmant être prêt à appliquer cette règle en France si l’Union européenne ne le fait pas. Une déclaration faite au lendemain du meurtre d’une surveillante scolaire par un élève de 14 ans à Nogent, en Haute-Marne.
TiktTok, Instagram, Snapchat et X en ligne de mire
En plus de cette interdiction, le chef de l’État a également annoncé qu’« il ne sera plus possible pour un jeune de 15 ans d’acheter un couteau sur internet », mettant directement en cause l’influence des réseaux sociaux dans l’acte de violence.
« Nous vivons dans une société de plus en plus violente (…) Comment on en est là ? J’ai quelques explications », a-t-il affirmé, pointant ensuite du doigt le rôle des plateformes numériques : « On vit avec la génération (…) qui, de manière native, est sur Instagram, sur X, sur TikTok », a-t-il reproché, en précisant que ce phénomène s’est intensifié à partir de 2015.
Pour Emmanuel Macron, interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans est faisable : « Parce que toutes ces plateformes ont la possibilité par la reconnaissance faciale ou des identifiants de vérifier l’âge (…) On sait faire de la reconnaissance faciale », a-t-il assuré, rappelant que des dispositifs similaires sont déjà en place pour les sites pornographiques sous l’égide de la régulation européenne.
🇫🇷📵 FLASH | Emmanuel Macron promet d’« interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans » en France si l’Union européenne ne le fait pas. pic.twitter.com/3Q1VcpF5TF
— Cerfia (@CerfiaFR) June 11, 2025
« Il faut interdire et éduquer »
Souhaitant inscrire cette interdiction dans un cadre européen, il a lancé un ultimatum : « Je nous donne quelques mois pour faire cette mobilisation. Sinon, je prendrai mes responsabilités et nous commencerons à le faire en France ». De son côté, Anne-Lise Ducanda, pédiatre et co-fondatrice du collectif Surexposition écrans, soutient cette position depuis 2017.
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Elle alerte : « Avec le système des algorithmes, si un enfant regarde des attaques au couteau ou des scarifications ou des tortures, la plateforme numérique enregistre que c’est le contenu qui intéresse l’enfant et va lui en proposer de plus en plus. C’est un cercle vicieux ».
Selon elle, « on voit bien que l’enfant ne peut pas s’autoréguler sur une activité qui est conçue pour être addictive comme les réseaux sociaux ». Elle conclut : « Il faut éduquer et interdire. Mais éduquer seule ne suffit pas. »