Edit Template

France : l’institut islamique IESH menacé de dissolution 

Quelques jours après l’annonce du gel de ses avoirs, l’institut européen des sciences humaines (IESH) est désormais visé par une procédure de dissolution. Dans un communiqué, publié lundi, l’institut de formation des imams, basé à Saint-Léger-de-Fougeret, dénonce une mesure « grave dans ses conséquences » et « incompréhensible ». Explications.

L’Institut européen des sciences humaines (IESH) a annoncé lundi, par communiqué, avoir reçu un avis notifiant une procédure de dissolution de son association, quelques jours à peine après avoir été visé par un arrêté ministériel annonçant le gel de ses avoirs, ainsi que ceux de deux de ses dirigeants. 

La fermeture de l’IESH serait contre-productive
 
Dans son communiqué, publié ce lundi, l’IESH déplore une procédure de dissolution « grave dans ses conséquences, et incompréhensible ». Fondé en 1992 et spécialisé dans la formation des imams et des cadres religieux en France, l’institut se pose en « rempart intellectuel et pédagogique contre les lectures déviantes des textes religieux », et assure que son éventuelle fermeture « entraînerait un vide institutionnel conséquent ».

« La fermeture de l’IESH serait contre-productive, car elle affaiblirait une réponse structurée et encadrée face à la désinformation religieuse. […] Il serait paradoxal de disperser ces enseignements, aujourd’hui encadrés, au profit d’un repli vers les réseaux sociaux ou vers des formations étrangères échappant à tout contrôle. »

« Notre établissement a toujours été ouvert au dialogue avec les institutions. Nous avons accueilli des représentants de l’État, signé la Charte de l’Islam de France, mené des partenariats universitaires, et entretenu un dialogue régulier avec les autorités », certifie l’institut théologique dans son communiqué. 

Un recours en justice envisagé

 « Si des ajustements sont nécessaires, nous sommes prêts à les entreprendre. Mais une décision de dissolution serait vécue comme une injustice majeure, un précédent dangereux, et un signal négatif adressé à toute une frange de la société investie dans la paix civile et le vivre-ensemble », poursuit l’établissement.
 
L’IESH assure qu’« en cas de décision effective, un recours en référé sera introduit sans délai devant les juridictions administratives compétentes ». Dans un communiqué publié, jeudi dernier, la fédération Musulmans de France (MF) avait exprimé « sa plus vive inquiétude » ainsi que sa « solidarité » face à la procédure de dissolution administrative engagée contre l’IESH. 

Lire sur le sujet : Le gouvernement français gèle les avoirs de l’institut islamique IESH

Des accusations persistantes « infondées »

Cette procédure survient alors que l’IESH avait été nommément cité dans le rapport dévoilé fin mai sur un prétendu « entrisme » des Frères musulmans en France. Dans un communiqué de presse répondant à ces accusations, l’Institut avait dénoncé des « accusations infondées d’islamisme, de frérisme et d’entrisme », et affirmait ne porter aucune ambition politique. 

Autre illustration de cet acharnement juridique : une perquisition avait été menée, en décembre dernier, dans les locaux de l’institut. 

Une réponse

  1. Ancien élève de l’IESH – Ce que vous ne verrez jamais dans vos plateaux télé

    Je suis un ancien élève de l’IESH. J’ai étudié, pendant plusieurs années, le Coran, la langue arabe, la jurisprudence islamique, l’histoire des civilisations musulmanes, les courants théologiques et la spiritualité. Ce que j’y ai trouvé, ce n’est ni du radicalisme, ni de l’endoctrinement, mais un espace d’enseignement rigoureux, contextualisé et responsable.

    À l’IESH, nous avons appris le fiqh al-nawāzil (la jurisprudence des situations inédites), le fiqh al-awlawiyyāt (la hiérarchisation des priorités), et le fiqh al-aqalliyyāt (la jurisprudence des minorités). Ces disciplines ne sont pas des luxes intellectuels : ce sont les outils d’une adaptation intelligente de l’islam à son contexte européen, loin des slogans, loin des caricatures.

    On y apprend la miséricorde avant la rigueur, la dérogation avant l’interdiction, le dialogue avant la confrontation. Et surtout, on nous enseigne que nul ne peut être contraint dans sa foi, mais que nul ne doit être contraint à renoncer à sa foi non plus.

    Dissoudre un tel institut, c’est frapper précisément ce qu’on prétend vouloir promouvoir : un islam cultivé, encadré, républicain et pacifié. C’est laisser la place aux alternatives obscures, aux discours anonymes, aux formations étrangères hors contrôle.

    Ce n’est pas l’IESH qu’on dissout. C’est l’effort de contextualisation, d’intelligence et de transmission que font des centaines d’enseignants et d’étudiants chaque jour, souvent dans l’ombre, loin des feux médiatiques.

    Et à tous ceux qui parlent de nous comme d’étrangers, d’agents masqués ou d’exotiques “mangeurs de couscous”, sachez que nous sommes vos concitoyens, vos collègues, vos voisins, vos soignants, vos enseignants. Et parfois vos électeurs.

    Ce que vous appelez “entrisme”, nous l’appelons simplement : présence.

    Sufyan Alkhu (ibn Shaykh AbduSalam)
    Imam, Enseignant, Fondateur de AllahSchool.com

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

NEWSLETTER

PUBLICATIONS

À PROPOS

Newsletter

© Mizane.info 2017 Tous droits réservés.

slot777