Ce lundi 8 septembre, 364 députés ont rejeté la confiance sollicitée par le Premier ministre François Bayrou. Après environ neuf mois à la tête du gouvernement, celui-ci devient le troisième exécutif consécutif à ne pas dépasser une année au pouvoir. Le premier ministre centriste remettra mardi sa démission au président Emmanuel Macron. Récap.
Le Premier ministre n’a pas obtenu, ce lundi 8 septembre, la confiance des députés après avoir engagé l’article 49.1 de la Constitution, juste avant le débat sur le budget 2026. C’est la première fois dans l’histoire de la Ve République qu’un chef de gouvernement tombe lors d’un vote de confiance. François Bayrou présentera sa démission à Emmanuel Macron ce mardi.
Rejet massif du vote de confiance
Au terme d’une journée parlementaire sous tension, les députés ont massivement rejeté le vote de confiance : 364 voix contre, 194 pour et 15 abstentions. Jamais un Premier ministre n’était tombé de cette manière dans l’histoire de la Ve République. François Bayrou cherchait à arracher un soutien à son plan d’austérité budgétaire, évalué à 44 milliards d’euros pour réduire le déficit public.
La gauche, unie autour du Parti socialiste (PS) et de La France insoumise (LFI), mais aussi le Rassemblement national (RN), avaient annoncé très tôt leur refus et ont maintenu leur « non ». Dans un discours grave, le fondateur du MoDem a défendu, à l’Assemblée nationale, son bilan et plaidé pour son plan afin de sauver la France de « l’inexorable marée de dette qui la submerge ».
Lors du vote, François Bayrou n’a même pas pu compter sur tout son socle parlementaire, qui associe macronistes et Républicains (LR). Seuls 194 députés l’ont soutenu, alors que la coalition gouvernementale en compte 210. Chez LR, le fossé était visible : sur 49 députés, 27 ont voté pour, 13 contre et 9 se sont abstenus. Dans le bloc présidentiel, les 36 députés MoDem, les 34 Horizons et 90 macronistes de Renaissance ont voté pour.
🇫🇷 L'Assemblée nationale renverse le gouvernement de François Bayrou lors d'un vote de confiance par 364 voix contre et 194 pour. pic.twitter.com/HvSnkz3F3T
— Agence France-Presse (@afpfr) September 8, 2025
Emmanuel Macron « prend acte » de la chute du gouvernement
Dans la soirée, l’Élysée a indiqué qu’Emmanuel Macron « prend acte » de la chute du gouvernement et qu’il « nommera son successeur dans les tout prochains jours ». « La chute de ce gouvernement est un soulagement pour toutes celles et ceux qui allaient subir de plein fouet les conséquences dramatiques du budget Bayrou », a écrit le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, qui salue « une première victoire » liée à la mobilisation du 10 septembre.
De son côté, Dominique de Villepin a accusé sur X Emmanuel Macron et François Bayrou d’avoir « décidé de plonger à nouveau la France dans le désordre ». L’ancien Premier ministre ajoute : « Le président de la République et le Premier ministre ont décidé de plonger à nouveau la France dans l’incertitude, l’instabilité et le désordre, l’un et l’autre par obstination et déni des réalités ».
Lire sur le sujet : François Bayrou, quatrième premier ministre français de l’année 2024
Un contexte social tendu
Dans plusieurs villes, des « pots de départ » improvisés ont été organisés pour célébrer son éviction. François Bayrou, nommé en décembre 2024 après Michel Barnier, avait tenu neuf mois à Matignon, réussissant à faire voter le budget 2025 en s’appuyant sur un pacte de non-censure avec PS et RN. Mais en cette rentrée, son plan d’économie a cristallisé l’opposition des deux camps.
En vertu de l’article 50 de la Constitution, le premier ministre remettra sa démission et celle de son gouvernement à Emmanuel Macron. La crise institutionnelle s’inscrit dans un contexte social déjà tendu, marqué par des appels à bloquer le pays le 10 septembre dans le cadre du mouvement « Bloquons tout ».
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