La natalité française continue de baisser. Selon les dernières données provisoires de l’Insee portant sur les dix premiers mois de l’année, le nombre de naissances a reculé de 2,3 % par rapport à 2024. En octobre, la baisse atteint 3,6 % par rapport au même mois de l’an dernier, observe l’Institut.
La crise de la natalité se poursuit en France. Le mois dernier, 55 165 naissances ont été enregistrées en France, soit 1 780 naissances quotidiennes en moyenne, ce qui équivaut à une baisse de 3,6 % par rapport à octobre 2024, indiquent les données publiées par l’Institut national de la statistique ce jeudi 27 novembre.
Le plus faible niveau de natalité depuis la 2e Guerre mondiale
Selon les dernières estimations provisoires de l’Insee pour les dix premiers mois de l’année (de janvier à octobre), le nombre de naissances en France a reculé de 2,3 % par rapport à 2024. L’an passé déjà, le pays atteignait son plus faible niveau de natalité depuis la Seconde Guerre mondiale, avec seulement 660 800 nouveau-nés.
D’après ces données encore provisoires, la natalité diminue dans toutes les régions, à l’exception des Pays de la Loire, où elle demeure stable (+0,1 %), ainsi qu’à La Réunion (+1,0 %) et à Mayotte (+1,9 %), où elle progresse. Dans les régions les plus peuplées, la baisse atteint 4,3 % dans les Hauts-de-France, 2,7 % en Auvergne-Rhône-Alpes et 2,4 % en Île-de-France, nourrissant comme ailleurs l’inquiétude des responsables politiques et des chercheurs.
👶🏻 Je ne sais pas si l'on mesure bien l'effondrement des naissances en France.
— Nicolas Berrod (@nicolasberrod) November 28, 2025
660 800 bébés sont nés en France l'année dernière, année la plus "pauvre" en bébés depuis la Seconde guerre mondiale.
Mais il y en aura encore moins cette année.
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Un « réarmement démographique » en berne
Un rapport de l’Institut Montaigne publié en juillet souligne que « le vieillissement de la population et la baisse très forte de la natalité ne va pas arranger notre problème de productivité d’ici dix à quinze ans ». Selon ce document, d’ici à 2040, « les 65 ans ou plus représenteront 26 à 28 % de la population en 2040, portant le ratio de dépendance entre actifs et inactifs à environ 50 % ».
Or « si on n’a pas un renversement de tendance à la baisse du nombre d’heures travaillées […], nous risquerons d’entrer pour une très longue durée dans une économie qui sera structurellement atone du point de vue de la croissance », avertit le politologue Bruno Tertrais. Début 2024, Emmanuel Macron appelait à un « réarmement démographique », en promettant un nouveau congé de naissance et un plan national de lutte contre l’infertilité.
Récemment, le Sénat a validé lundi 24 novembre la création d’un nouveau congé de naissance, qui complétera les congés maternité et paternité actuels. Ce nouveau dispositif doit offrir aux deux parents deux mois supplémentaires pour accueillir leur enfant.
Lire sur le sujet : France : le taux de natalité en chute libre pour l’année 2024 ?
Un enjeu économique majeur
L’été dernier, l’Assemblée nationale avait aussi lancé une mission d’information sur les causes et les impacts de la chute de la natalité, et jusqu’au 4 décembre, une consultation citoyenne interroge les Français sur « les déterminants de la natalité, leurs expériences et attentes en matière de parentalité, ainsi que leur perception des politiques publiques qui y sont associées ».
L’enjeu économique est majeur : en l’absence d’évolution démographique significative, « en 2050, nous pourrions enregistrer un accroissement du déficit de 6 points de PIB, ce qui est absolument colossal », avait alerté Hippolyte d’Albis, professeur d’économie à l’Essec et vice-président du Cercle des économistes, lors de son audition à l’Assemblée nationale.
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