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France : fracture au Parti socialiste autour du terme « islamophobie »

Alors que les agressions contre les musulmans se multiplient, plusieurs cadres du PS ont signé, dimanche dernier, une tribune dénonçant l’usage du terme islamophobie par la direction du parti. Ils s’opposent à sa mention dans la dénomination du nouveau « Secrétariat national à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et l’islamophobie », mis en place par la direction du PS, sous l’égide d’Olivier Faure. Zoom.

Dimanche dernier, plusieurs cadres du Parti socialiste et figures de l’opposition interne à Olivier Faure ont publié une tribune dénonçant « l’utilisation de la tragédie de la mort d’Aboubacar Cissé pour imposer le terme d’islamophobie dans l’espace public ». Les signataires considèrent qu’il s’agit d’une formule « piège » qui « valide les thèses d’une gauche identitaire et communautariste, qui dénature l’antiracisme et affaiblit la laïcité ».

Un terme « ambigu et politisé » pour l’opposition socialiste

Dans cette tribune publiée ce dimanche dans Marianne, intitulée « Nous, socialistes, continuons à refuser le terme d’islamophobie », plusieurs cadres du PS, de Nicolas Mayer-Rossignol à Jérôme Guedj en passant par Carole Delga, expriment leur désaccord suite à une récente décision de la direction du parti.

Ils s’élèvent contre la création d’un « Secrétariat national à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et l’islamophobie », récemment mis en place par l’équipe d’Olivier Faure. Pour ces opposants internes, le choix du terme islamophobie par la direction du PS remet en cause l’universalisme républicain et porte atteinte à la laïcité.

Lire sur le sujet : Les véritables origines du terme « islamophobie »

Les signataires préfèrent parler d’actes antimusulmans, estimant que le mot islamophobie est « ambigu, politisé, et souvent détourné pour remettre en cause les fondements mêmes de notre pacte républicain ».

Une évolution sémantique qui divise la gauche

Ils rappellent par ailleurs qu’en novembre 2019, le bureau national du PS avait refusé de participer à la marche dite « contre l’islamophobie », au motif que ce terme prêtait à confusion. Une tribune publiée dans Le Monde en décembre 2022 développait également les raisons pour lesquelles le PS devait se tenir à l’écart d’un mot jugé « piégé ».

« Comment nos camarades peuvent-ils aujourd’hui accepter qu’un Secrétariat national porte précisément ce terme qu’ils ont eux-mêmes combattu ? », s’interrogent les cadres du PS, regrettant que le mot ait été utilisé dans l’accord du Nouveau Front populaire en juillet 2024, ou pour qualifier le meurtre d’Aboubacar Cissé.

« Nous dénonçons cette évolution qui, loin d’unir les forces de la gauche sur les bases républicaines, valide les thèses d’une gauche identitaire et communautariste, qui dénature l’antiracisme et affaiblit la laïcité. »

Toutes les institutions internationales utilisent le terme « islamophobie« 

Pourtant, les travaux des sociologues Marwan Mohammed et Abdellali Hajjat, rattachés au CNRS, rappellent que le terme islamophobie existe depuis le début du XXe siècle. Le mot est également employé par l’ONU, « L’islamophobie se définit par la peur, les préjugés et la haine envers les musulmans », peut-on lire sur le site de l’instance internationale.

C’est d’ailleurs ce constat qui semble avoir fait évoluer la position du premier secrétaire du PS. « Le terme d’islamophobie est devenu le terme consacré pour parler des attaques contre les musulmans, toutes les institutions internationales l’utilisent », affirmait Olivier Faure au mois de mai. Le gouvernement français, notamment François Bayrou, emploie également ce terme.

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