Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé, ce mardi, déposer une plainte à Paris pour « entrave à la liberté d’exercer le journalisme » contre les autorités israéliennes pour avoir empêché des reporters français de couvrir le génocide à Gaza.
Deux organisations de journalistes ont déposé, mercredi dernier, une plainte auprès du Parquet national antiterroriste à Paris, seul parquet compétent pour les crimes de guerre. Cette plainte dénonce une « entrave à la liberté d’exercer le journalisme » ainsi que des crimes de guerre visant des journalistes français.
Aucun journaliste n’a pu accéder librement à Gaza
Le dossier, long d’une centaine de pages, a été formulé par le principal syndicat français de la profession, le SNJ (Syndicat national des journalistes), ainsi que par la Fédération internationale des journalistes, basée à Bruxelles et représentant 600 000 professionnels dans 146 pays. La plainte cible les autorités israéliennes, accusées d’avoir empêché les reporters français de couvrir le génocide à Gaza.
Il s’agit de la première procédure engagée en France sur ce fondement. Depuis le 7 octobre 2023, aucun journaliste, quelle que soit sa nationalité, n’a pu accéder librement à Gaza. Les plaignants indiquent dans leur requête :
« Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d’entrave à la liberté d’exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l’application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles »
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi 2 décembre 2025 déposer une plainte à Paris. Elle vise les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français·es de couvrir le génocide à Gaza. Des… pic.twitter.com/S1SQpo1POB
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Des actes constitutifs « de crimes de guerre »
Les organisations dénoncent aussi les conditions de travail en Cisjordanie, où des journalistes subissent des entraves imputées à des colons israéliens installés en territoire occupé. « Cette plainte (…) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse », a déclaré Me Louise El Yafi, l’une des avocates à l’origine du recours.
Le texte dénonce « des atteintes à la liberté d’expression protégée par le droit français et européen » et rappelle « la vocation universelle de la protection du droit d’informer ». Selon les plaignants, certains faits constituent « des actes matériels d’empêchement et de censures constitutifs pour certains de crimes de guerre ».
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De nombreux témoignages versés au dossier
Des preuves matérielles, ainsi que des témoignages de correspondants, de pigistes et de photojournalistes, ont été versés au dossier. « On a eu de nombreux témoignages de journalistes français qui décrivent un peu un état de survie », explique Me Inès Davau.
La plainte ne vise pas une personne déterminée : elle est déposée contre X, car les entraves évoquées pourraient provenir de policiers, de militaires, de douaniers, de services gouvernementaux ou de colons en Cisjordanie. Le parquet antiterroriste étudie pour l’heure le dossier, avant de décider s’il ouvre ou non une enquête.
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