Gilets jaunes, acte 2 ? Depuis la présentation du plan budgétaire par François Bayrou le 15 juillet, une vague de contestation grandit sur les réseaux sociaux. De nombreux appels à « un arrêt total et illimité du pays » partir du 10 septembre circulent, en particulier sur X. Ce mouvement social dénonce les orientations budgétaires du gouvernement et appelle à une mobilisation massive à la rentrée. Zoom.
Depuis la mi-juillet, des appels à bloquer le pays le 10 septembre se multiplient en réaction au projet budgétaire du gouvernement. Ces initiatives sont relayées à la fois par des groupes de gauche et par des comptes proches de l’extrême droite. Un site a même été lancé le 19 juillet, baptisé « Mobilisation10septembre.blog », avec pour objectif de centraliser et coordonner les différentes actions prévues.
Une envie majeure d’un acte II des Gilets jaunes
Le mot d’ordre a émergé sur le réseau X à la mi-juillet, en réponse aux propositions budgétaires de François Bayrou, notamment la suppression de jours de congés payés. « Une grève générale totale, organisée, pourrait en quelques jours seulement – 7 jours suffiraient –, mettre un terme à un système qui ne tient debout que grâce à notre participation quotidienne », écrit le 15 juillet un compte baptisé « Le Collectif », suivi par 61 000 personnes.
Pour rappel, le plan présenté par François Bayrou vise à réaliser 43,8 milliards d’euros d’économies afin de réduire le déficit public. Parmi les mesures annoncées : une « année blanche » en 2026, la suppression de deux jours fériés, le lundi de Pâques et le 8 mai. Bien que ces décisions doivent encore être validées par le Parlement, elles suscitent une forte opposition, notamment en raison des 211 milliards d’euros alloués chaque année aux entreprises privées.
Lire sur le sujet : Aides publiques : 211 milliards d’euros par an pour les grandes entreprises
Sur X, le hashtag #GiletsJaunes a été utilisé plus de 6 000 fois ces dernières heures, aussi bien par des militants de gauche que de droite ou d’extrême droite. Certains messages appellent clairement à une relance du mouvement social : « Nous ressentons une envie majeure d’un acte II des Gilets jaunes, répondrez-vous à l’appel ? ».
« Les gens en ont ras le bol, il y a une vraie colère »
Depuis, le mouvement prend de l’ampleur : les mots d’ordre se précisent, des visuels se diffusent massivement en ligne. Le site « Mobilisation10septembre.blog » est devenu un point de ralliement pour coordonner les actions. L’un de ses fondateurs, un salarié de 37 ans chez Enedis, explique :
« La raison principale de la création de ce mouvement, c’est le plan Bayrou. C’est clairement un plan qui va encore pénaliser ceux qui bossent tous les jours. Cette fois, c’est vraiment trop, parce que ce sont encore les mêmes qui vont payer, toujours les mêmes. Les gens en ont ras le bol, il y a une vraie colère. »
Pourquoi avoir choisi le 10 septembre ? « Parce que c’est la rentrée sociale, le moment où tout redémarre — travail, école, vie politique », répond-il. Le collectif précise être composé d’une vingtaine de personnes rencontrées sur les réseaux sociaux, il se revendique « apolitique » et indépendant des syndicats.
Un relai timide des organisations syndicalistes
L’appel a été timidement relayé par certains militants syndicaux ou politiques de gauche. Les grandes organisations syndicales observent le mouvement avec prudence. Mais elles reconnaissent l’ampleur du mécontentement.
« La colère qui s’exprime dans le pays est parfaitement légitime. C’est d’ailleurs ce que confirment les discussions sur le terrain : partout dans le pays, les salariés nous disent qu’ils sont à bout, que le gouvernement va encore leur voler des jours de congés payés », admet Thomas Vacheron, secrétaire confédéral de la CGT.
A lire également :
