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Dissolution de l’IESH : MF dénonce une décision injuste et inquiétante

Dissolution de l’IESH : un décret implacable, une communauté indignée

Le gouvernement a prononcé la dissolution de l’Institut Européen des Sciences Humaines (IESH) de Château-Chinon, accusé d’endoctrinement et de dérives radicales. Musulmans de France dénonce une décision injuste qui, selon eux, fragilise le dialogue et l’avenir d’un islam institutionnalisé en France.

Dans le décret publié après son passage en Conseil des ministres, le ton est sans appel. L’IESH est accusé de diffuser « une idéologie qui légitime les agissements violents à l’encontre des personnes » et de propager une vision « haineuse et discriminatoire » de l’islam.

Les inspecteurs missionnés par l’État affirment avoir découvert dans les supports pédagogiques de l’institut des passages appelant à « couper la main des voleurs » ou à appliquer « la mise à mort en cas d’adultère ». Selon le texte, ces enseignements ont été transmis « sans aucune recontextualisation ni démarche critique moderne », y compris à des élèves mineurs.

Le décret insiste également sur la place donnée aux discriminations de genre et d’orientation sexuelle. Il cite des extraits de cours affirmant que « l’homme est supérieur à la femme » et qu’« il est légal de frapper l’épouse dès les premiers signes de désobéissance ». Les homosexuels, quant à eux, seraient présentés comme devant être « lapidés ou mis à mort ».

Enfin, le gouvernement accuse l’institut d’avoir « légitimé le jihad armé » et de s’être fait le relais d’appels à la guerre sainte, certains enseignants partageant en ligne des messages liés au Hamas ou à des figures des Frères musulmans. Plusieurs anciens élèves de l’IESH sont cités comme ayant rejoint des filières terroristes, preuve, selon le ministère de l’Intérieur, du rôle « déterminant » de cette formation dans leur radicalisation.

La riposte de Musulmans de France

Face à ce décret, Musulmans de France, organisation à laquelle l’IESH est souvent associé, réagit avec colère. Dans un communiqué publié le 3 septembre, elle parle d’une « décision injuste et inquiétante » qui « porte atteinte à la liberté religieuse et à la liberté d’enseignement garanties par la Constitution ».

Pour MF, l’IESH a au contraire joué, depuis sa fondation en 1990, un rôle central dans la formation intellectuelle et spirituelle de plusieurs générations d’imams, d’aumôniers, d’enseignants et de chercheurs. « Loin d’être un foyer de radicalisation, l’institut a accueilli des milliers d’étudiants venus approfondir leur connaissance de l’arabe, du Coran et des sciences islamiques », affirme l’organisation.

Elle rappelle que l’IESH a souvent été un lieu de dialogue interreligieux et de coopération universitaire, un espace reconnu localement et nationalement. Sa fermeture, selon MF, crée un vide qui risque d’être comblé par des contenus non régulés disponibles sur internet, où prospèrent au contraire les discours extrémistes.

Un signal politique

Au-delà du cas particulier de Château-Chinon, la dissolution de l’IESH s’inscrit dans une série de fermetures d’associations jugées islamistes par le gouvernement. Musulmans de France y voit un glissement inquiétant : « Ces dissolutions successives envoient un message clair aux fidèles musulmans : il n’y aurait pas de place pour l’islam dans la République. »

En choisissant de frapper une institution de plus de trente ans, connue et contrôlée à plusieurs reprises, l’exécutif assume une ligne de fermeté qui ne manquera pas d’alimenter le débat sur la place des cultes en France et sur la frontière entre lutte contre l’islamisme et atteinte aux libertés fondamentales.

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