Lors de la séance de questions au gouvernement ce 8 avril, alors que l’élu de Paris Aymeric Caron, venait de déclarer que « Gaza est en train de devenir un camp de concentration », les députés de La France insoumise ont brandi des photos d’enfants palestiniens. Ce geste, contraire au règlement de l’Assemblée, pourrait entraîner des sanctions à l’encontre du groupe. Zoom.
Mardi 8 avril, les députés de La France insoumise (LFI) ont brandi dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale des portraits d’enfants palestiniens, victimes des frappes israéliennes. Cette action symbolique a aussitôt suscité les huées des bancs du Rassemblement national (RN) et des Républicains (LR). Présidant la séance des questions au gouvernement, Yaël Braun-Pivet a rappelé qu’il était « interdit de brandir des affiches » dans l’enceinte de l’Assemblée. Elle a annoncé de possibles sanctions contre le groupe.
« Ce sont les visages de notre mauvaise conscience »
La scène a eu lieu alors qu’Aymeric Caron, député LFI, interpellait le gouvernement sur la situation dramatique à Gaza. « Jamais dans l’histoire récente des enfants n’ont été massacrés en si grand nombre », a-t-il déclaré, avant de poursuivre : « Et, comme nos enfants, ils ont un nom, ils ont un visage, ils ont une vie à vivre », tout en présentant la photo d’une fillette « tuée dans son sommeil par un bombardement sur sa tente ».
À cet instant, l’ensemble du groupe LFI s’est levé, chacun tenant une image de bébés ou d’enfants palestiniens. « Regardez ces visages, ce sont les visages de notre mauvaise conscience », a poursuivi Aymeric Caron, malgré la coupure de son micro. « Pour nous, ce sont nos enfants, et comme nos enfants ils ont un nom, un visage, une vie à vivre ».
« Chaque jour, des enfants palestiniens sont brûlés, écrasés, démembrés, décapités, abattus d’une balle dans la tête, amputés sans anesthésie, emprisonnés. »

Le ministre des Affaires étrangère dénonce des « outrances »
Connu pour son engagement en faveur de la cause palestinienne, l’élu a accusé certains de ses collègues de minimiser la gravité du « génocide en cours à Gaza ». S’adressant à la presse à sa sortie de l’hémicycle, il a déclaré que cette action constituait « le minimum que nous puissions faire pour ces enfants totalement ignorés aujourd’hui ».
En réponse, le ministre délégué à l’Europe et aux Affaires étrangères, Benjamin Haddad, a dénoncé les « outrances » et les « caricatures » d’Aymeric Caron sur « un sujet aussi grave ». Il a rappelé que le président de la République se trouvait en Égypte pour « réaffirmer notre soutien à un cessez-le-feu durable et à la primauté du droit international humanitaire ».
« Jamais nous ne nous tairons »
Plusieurs élus de gauche ont exprimé leur soutien au député. Benjamin Lucas-Lundy, du groupe écologiste, a ainsi estimé que « ce qui est choquant, ce n’est pas de montrer les visages d’enfants avant qu’ils ne soient massacrés, c’est de rester silencieux pendant qu’on les massacre ». Mathilde Panot, cheffe de file des députés LFI, a renchéri : « Jamais nous ne nous tairons ».
Pour rappel, le 18 mars, l’armée israélienne a mis fin unilatéralement au cessez-le-feu en intensifiant les bombardements sur Gaza, causant la mort de plus de 1 200 personnes. Alors que les convois d’aide restent bloqués, Aymeric Caron accuse la France de « d’enterrer le droit international ».
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