Un homme soupçonné d’avoir incendié un exemplaire du coran dans une mosquée à Villeurbanne a été présenté à la justice ce jeudi 5 juin. Il fait l’objet de poursuites pour vol et destruction motivée par des raisons religieuses. Suivi pour troubles psychiques, il sera jugé fin juillet.
L’affaire a profondément choqué les fidèles de la mosquée Errahma, à Villeurbanne. Durant la nuit du 1er au 2 juin, aux alentours de 4 heures du matin, un individu non dissimulé se serait introduit dans l’enceinte du lieu de prière. Selon les premiers éléments, il aurait subtilisé un exemplaire du coran avant de l’incendier, profitant de l’heure de la première prière pour agir en toute discrétion. Il a ensuite quitté les lieux sans être inquiété.
Un suspect déjà identifié par les forces de l’ordre
Moins de deux jours plus tard, le 3 juin, l’homme suspecté a été interpellé aux environs de 21 heures par la police à Villeurbanne. Les enquêteurs l’ont rapidement identifié, car il était déjà bien connu de leurs services. Ce trentenaire, né en 1998, avait fait l’objet de plusieurs contrôles dans le secteur et était impliqué par le passé dans divers délits de droit commun, notamment des vols et des dégradations.

Une procédure judiciaire engagée
Le parquet de Lyon a confirmé que le mis en cause a été déféré ce jeudi 5 juin. Il est désormais poursuivi pour « dégradation ou détérioration commise en raison de la race, de l’ethnie, de la nation ou de la religion », ainsi que pour « vol ». Ces qualifications traduisent la volonté des autorités judiciaires de reconnaître le caractère discriminatoire de l’acte.
Des réquisitions visant un placement en détention provisoire ont été formulées. L’homme était, au moment des faits, sous le régime de la curatelle, une mesure de protection juridique appliquée aux personnes dont les facultés sont altérées sur les plans mental ou physique.
Une évaluation psychiatrique avant le procès
Déjà suivi depuis plusieurs années pour des troubles mentaux, le prévenu fera l’objet d’une expertise psychiatrique, ordonnée par la justice. Celle-ci visera à déterminer son niveau de responsabilité pénale au moment des faits. Son audience est prévue pour le 30 juillet 2025, devant le tribunal compétent.
L’affaire, à forte charge symbolique, soulève une fois de plus la question de la sécurité des lieux de culte et de la prise en charge des auteurs atteints de troubles psychiques. Les autorités assurent suivre la situation avec attention.