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Colonies israéliennes : Airbnb et Booking.com visés par la justice néerlandaise

Plusieurs associations ont porté plainte contre les plateformes de réservation Airbnb et Booking.com pour leur rôle dans l’économie coloniale israélienne. En France, un collectif s’apprête à saisir la justice. La pression des ONG s’intensifie.

En Cisjordanie, des dizaines d’hébergements situés dans des colonies israéliennes illégales sont toujours proposés en ligne. À Neve Daniel, Airbnb vante une « suite confortable de 25 m² », tandis qu’à Ovnat, un « appartement neuf et lumineux » est mis en avant. Sur Booking.com, le kibboutz-hôtel Kalia, doté d’une discothèque et d’un centre d’équitation, est décrit comme « exceptionnel ».

Pourtant, ces colonies se sont construites sur des terres confisquées aux Palestiniens. Ovnat, par exemple, s’est établi en 2004 sur plus de 100 km² appartenant à Al-Ubeidiya. Quant à Vered Yeriho, fondée en 1979, elle surplombe le camp de réfugiés d’Aqabat Jabr.

Le « tourisme d’occupation » dénoncé

« Les hébergements répertoriés sur Airbnb ou Booking.com pouvaient accueillir plus de 2 000 personnes en août 2024 », a révélé le Guardian. Une situation qualifiée de « tourisme d’occupation » par Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l’ONU. Le magistrat Ghislain Poissonnier rappelle la base juridique : « Les colonies israéliennes sont illégales. Les contrats qui y proposent des hébergements le sont donc aussi. C’est aussi simple que ça. »

En 2004, la Cour internationale de justice (CIJ) a reconnu les colonies comme un « crime de guerre ». Dans son arrêt du 19 juillet 2024, elle est allée plus loin, parlant d’« apartheid » et exigeant l’évacuation des colons.
Si la CIJ ne peut s’appliquer qu’aux États, les entreprises restent exposées. « Les États dont elles relèvent doivent en principe leur interdire d’opérer », explique Rafaëlle Maison, professeure de droit international.

Le droit international et la responsabilité des entreprises

Aux Pays-Bas, quatre ONG européennes accusent Booking.com de « blanchiment de crimes de guerre ». Airbnb, de son côté, est visée par une plainte internationale depuis 2023. Pour les associations, la lenteur des procédures pénales justifie de recourir aussi à la justice civile.

Dans le même temps, les deux plateformes sont ciblées par la campagne BDS (Boycott, désinvestissement et sanctions). En 2018, Airbnb avait brièvement annoncé son retrait de Cisjordanie, avant de revenir sur sa décision. Depuis 2019, elle affirme reverser les bénéfices de ces locations à l’Institut pour l’économie et la paix, un choix qualifié d’« extrêmement cynique » par Imen Habib, coordonnatrice de BDS France.

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