Alger accueille, les 30 novembre et 1er décembre 2025, la Conférence internationale sur les crimes du colonialisme. Organisée à l’initiative de l’Union africaine (UA), cette rencontre constitue une étape majeure dans la revendication des pays africains pour une reconnaissance politique et des réparations liées au passé colonial.
La Conférence, organisée dimanche 30 novembre et lundi 1er décembre au Centre international des conférences (CIC) d’Alger, vise à dépasser le simple registre mémoriel pour engager une démarche politique et juridique : il s’agit d’abord de faire reconnaître le colonialisme, la ségrégation raciale et l’apartheid comme des crimes contre l’humanité, puis d’exiger reconnaissance et réparation.
Transformer la mémoire en justice et le témoignage en réparation
Placée sous l’égide de l’Union africaine, l’ouverture du sommet s’inscrit dans le thème retenu par l’UA pour l’année 2025 : « Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine à travers les réparations ».
Au Centre international de conférences, ministres, juristes, historiens et acteurs de la société civile venus de tout le continent, mais aussi des Caraïbes et d’autres régions, se rassemblent pour franchir une étape déterminante : transformer la mémoire en justice et le témoignage en réparation.
Le ministre d’État, ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a affirmé dimanche, en ouverture de la conférence, que l’Afrique était en droit de demander la reconnaissance « officielle et explicite » des crimes perpétrés contre ses peuples durant l’ère coloniale.

« L’Afrique a le droit de réclamer la reconnaissance des crimes commis contre ses peuples »
« L’Afrique a le droit, tout le droit, de réclamer la reconnaissance officielle et explicite des crimes commis contre ses peuples durant la période coloniale », a poursuivi le ministre algérien, jugeant que « la reconnaissance est la moindre des choses et le minimum que l’on puisse faire dans un premier pas indispensable pour préparer la voie au traitement des séquelles de cette période coloniale, dont les États et les peuples africains continuent encore de payer un lourd tribut ».
Le ministre algérien a ajouté que l’Afrique « a le droit, tout le droit, de réclamer la criminalisation juridique internationale, sans équivoque ni ambiguïté, du colonialisme », rappelant, à l’appui, la formule de Frantz Fanon selon laquelle le colonialisme « n’est pas une machine à penser, ou un corps doué de raison, il est surtout une violence à l’état naturel ».
🔥 Actuellement se tient une réunion à Alger entre l’Algérie et plusieurs pays africain pour réclamer réparation des crimes coloniaux toujours à l’initiative de l’Algérie l’union africaine soutient cette initiative juger courageuse pic.twitter.com/G5o0stlVPJ
— Renard Des surfaces (@SurfacesRenard) November 30, 2025
Pour une démarche coordonnée auprès des institutions internationales
L’un des enjeux essentiels du sommet consiste à harmoniser les positions des États africains face aux anciennes puissances coloniales — France, Royaume-Uni, Belgique, Allemagne, Portugal, Espagne ou Italie — afin de présenter une démarche coordonnée auprès des institutions internationales.
Les échanges doivent aboutir à une “Déclaration d’Alger”, destinée à codifier les crimes coloniaux, reconnaître leurs effets durables et établir une stratégie africaine commune sur la question des réparations. Le document sera soumis au sommet de l’Union africaine de février 2026 pour examen et adoption.
