Déterminé à empêcher l’émergence d’un État palestinien, Israël entend poursuivre la colonisation de la Cisjordanie sans relâche. Ce dimanche, le cabinet de sécurité israélien a validé la création de 19 nouvelles colonies dans ce territoire palestinien occupé. En trois ans, ce sont ainsi 69 implantations qui ont été approuvées.
À travers une série d’annonces soigneusement calibrées, Israël poursuit de manière systématique sa politique de colonisation en Cisjordanie. Dimanche, le cabinet de sécurité israélien a donné son aval à la création de 19 nouvelles colonies dans ce territoire palestinien. Cette décision porte à 69 le nombre total d’implantations approuvées au cours des trois dernières années, selon un communiqué officiel.
« Nous bloquons l’établissement d’un État palestinien »
« La proposition du ministre des Finances Bezalel Smotrich et du ministre de la Défense Israël Katz de déclarer et formaliser 19 nouvelles colonies en Judée et Samarie (la Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967, NDLR) a été approuvée par le cabinet » de sécurité, ont indiqué les services du ministre.
« Sur le terrain, nous bloquons l’établissement d’un État palestinien terroriste. Nous continuerons à développer, construire et à nous implanter sur la terre de notre patrimoine ancestral », ont-ils ajouté. En dehors de Jérusalem-Est, occupée puis annexée par Israël, plus de 500 000 Israéliens résident aujourd’hui en Cisjordanie dans des colonies considérées comme illégales au regard du droit international par l’ONU, au milieu d’environ trois millions de Palestiniens.
Une colonisation perpétuelle depuis 1967
Parmi les colonies annoncées dimanche, cinq correspondent à des avant-postes existant déjà depuis plusieurs années, c’est-à-dire des implantations établies sur des terres palestiniennes sans autorisation formelle des autorités israéliennes. L’ensemble de ces 19 colonies se situe dans des zones qualifiées de « hautement stratégiques » par les services du ministre.
Si la colonisation s’est poursuivie sous l’ensemble des gouvernements israéliens, de droite comme de gauche, depuis 1967, elle connaît une accélération marquée sous l’actuel exécutif, en particulier depuis le début du génocide israélien à Gaza déclenché le 7 octobre 2023.
Bezalel Smotrich, figure de l’extrême droite israélienne, déclarait déjà en décembre 2024 que « 2025 sera l’année de l’annexion de la Cisjordanie ». Les données chiffrées illustrent cette orientation : en décembre dernier, Israël avait validé la construction d’environ 800 logements dans trois colonies. Plus de 51 370 logements avaient été approuvés en Cisjordanie depuis le début de son mandat.
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Une hausse « alarmante » des agressions contre les Palestiniens
En mai 2025, 22 nouvelles implantations avaient également reçu le feu vert. En juillet 2024, les autorités israéliennes avaient procédé à la saisie de 1 270 hectares de terres, la plus importante opération de ce type depuis trente ans.
Dans un rapport des Nations unies, le secrétaire général Antonio Guterres a « condamné l’expansion implacable de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, qui continue à alimenter les tensions, empêcher l’accès des Palestiniens à leur terre et menace la viabilité d’un État palestinien totalement indépendant, démocratique, continu et souverain ».
Cette progression de la colonisation s’accompagne par ailleurs d’une hausse « alarmante » des violences commises par des colons, souligne-t-il, évoquant des attaques menées parfois « en présence ou avec le soutien des forces de sécurité israéliennes ».
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