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vendredi 29 mars 2024

Birmanie : l’exode massif des Rohingyas au Bangladesh fait planer le spectre d’une catastrophe humanitaire

Près de 125.000 personnes issues des populations musulmanes et apatrides de la minorité Rohingya ont passé la frontière birmane pour rejoindre le Bangladesh. L’ONU a alerté l’opinion publique sur un risque majeur de catastrophe humanitaire avec des camps de réfugiés déjà largement débordés. 400 000 habitants y vivent dans la plus grande précarité et ce sont 37000 Rohingyas qui ont ainsi franchi la frontière ces dernières 24heures.

Minorité la plus persécutée au monde depuis des années, privée d’accès à l’eau, la nourriture, l’éducation, la mobilité interne en Birmanie, les Rohingyas subissent toutes sortes d’exactions et de violence de la part des militaires birmans secondés activement par des groupes de moines bouddhistes extrémistes. L’ampleur de ces exactions ont poussé certains membres de la communauté rohingya a créé l’Arakan Rohingya Salvation Army (ARSA), une milice d’auto-défense qui s’en est pris le 25 août dernier à des dizaines de postes de police, en représailles. L’armée birmane a riposté dans des combats qui auraient fait 400 morts dans l’Etat Rakhine. Des opérations sont menées depuis avec un ratissage de la zone qui a poussé des dizaines de milliers de personnes sur les routes de l’exil, sans nourritures, ni toits ni médicaments.

Les dénégations de Aung San Suu Kyi

« Les gens sont installés dans des camps de réfugiés, sur les routes, dans les cours d’école et même dehors. Ils défrichent pour créer de nouveaux refuges. L’eau et la nourriture vont manquer », a témoigné Nur Khan Liton, militant des droits de l’homme au Bangladesh. « Ces personnes ont faim, ont soif et sont malades. Elles méritent au moins un toit sur leurs têtes », explique pour sa part Shubhash Wostey, le chef de bureau du Haut-commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR) à Cox Bazar, dans le sud-est du Bangladesh. La chef du gouvernement birman et ancien Prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi, est sorti de son silence, dénonçant un « iceberg de désinformation » contre son pays et un parti-pris étranger pro-Rohingyas, au cours d’une conversation téléphonique avec le président turc Erdogan qui réclamait la fin des violences. Le ministre indonésien des Affaires étrangères Retno Marsudi, en visite mardi à Dacca a exigé quant à lui la fin de ce drame. « Cette crise humanitaire doit cesser », a-t-il déclaré.

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