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mardi 19 mars 2024

Attentat de l’Hypercasher : un indic de la gendarmerie a vendu les armes à Coulibaly

Claude Hermant, acteur lillois de l’extrême droite et trafiquant d’armes est un indic de la gendarmerie et il comparait aujourd’hui à titre de « témoin » dans le procès des attentats de 2015. Hermant est l’homme qui a vendu des armes à Amedy Coulibaly, l’un des terroristes et auteur des attentats de l’hypercasher.

La comparution de Claude Hermant, ce 1er octobre, dans l’affaire du procès des attentats de 2015 était attendue. Cet homme est celui qui a vendu des armes en provenance de Slovaquie à Amedy Coulibaly, l’auteur des attentats de l’Hypercasher, mais il comparaissait à titre de témoin.

« Sur ces 470 armes, 43 ont été retrouvées, dont les cinq en possession d’Amedy Coulibaly », avait déjà déclaré l’an dernier Bernard Beffy, l’avocat général du procès pour trafic d’armes, au terme duquel Claude Hermant a été condamné à huit ans de prison ferme, cité par la Voix du Nord.

Qui est Claude Hermant ?

Selon Didier Hassoux, journaliste au « Canard Enchaîné » qui s’exprimait sur France Culture, « Claude Hermant est un sexagénaire qui est aujourd’hui en prison pour avoir trafiqué des armes. C’est un homme qui est un des piliers de ce qu’on appelle la maison flamande à Lille. C’est un « héros » de la mouvance identitaire nordiste lilloise. C’est quelqu’un qui, pendant des années, est un délinquant, qui a un lourd passé de trafiquant en tout genre et notamment de trafiquants d’armes. »

Ces armes, Hermant les commandait sur internet en Slovaquie et les réceptionnait via une entreprise. Chaque année, c’est près d’une centaine d’armes qui étaient réceptionnées et revendues au marché noir.

Les armes étaient démilitarisées à leur achat et remilitarisées par les soins d’Hermant et de ses acolytes avant d’être vendues.

Deux fusils d’assaut et six pistolets automatiques avaient été retrouvés chez Coulibaly.

Deux zones d’ombre restent encore à éclaircir : le ou les intermédiaires entre Coulibaly et Hermant et les rapports, avérés, entre ce dernier et la gendarmerie.

« On ne sait pas qui a servi d’intermédiaire à Claude Hermant. On sait simplement qu’il les a données, qu’il les a vendues à quelqu’un qui était un braqueur. Comment le sait-on ? Parce que Claude Hermant était ce qu’on appelle, dans le jargon de la police, un « tonton », une « balance », un « indic », un « mouchard ». Quelqu’un qui travaillait pour les services des douanes et de gendarmerie », a confié le journaliste Didier Hassoux.

Merah et la DCRI

Un lien pour le moins embarrassant pour les services d’Etat et qui indique des failles dangereuses dans les dispositifs de sécurité nationale. La proximité entre les indics et les officiers de police ou de gendarmerie seraient mis en cause.

Ce n’est pourtant pas la première fois que des liens indéterminés ont été trouvés entre des terroristes et certains services d’état français.

En 2012, Yves Bonnet, l’ancien patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST)  évoquait dans un entretien à La Dépêche.fr les rapports très ambigus entre Mohamed Merah, auteur de plusieurs assassinats terroristes, et la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI).

« Ce qui interpelle, quand même, c’est qu’il était connu de la DCRI non pas spécialement parce qu’il était islamiste, mais parce qu’il avait un correspondant au Renseignement intérieur. Or avoir un correspondant ce n’est pas tout à fait innocent. Ce n’est pas anodin », avait-il déclaré.

Des propos démentis à l’époque par Bernard Squarcini, ancien directeur de la DCRI.

Autre fait très surprenant, Merah s’était rendu en Israël, avant de rejoindre la Jordanie puis l’Afghanistan. Une information confirmée par Tel Aviv dans les colonnes du journal Ha’aretz.

« La DGSE (direction générale de la sécurité extérieure), écrivait le journal italien Il Foglio cité par l’Express, a obtenu en tant qu’informateur son entrée en Israël en septembre 2010 par un check-point à la frontière jordanienne. Le Français, Mohamed Merah, entré comme touriste, est resté trois jours puis est retourné en Jordanie, d’où il s’est envolé vers l’Afghanistan. Son entrée en Israël, couverte par les services français, était censée prouver aux responsables djihadistes sa capacité à franchir les frontières grâce à son passeport européen ».

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