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samedi 27 avril 2024

« Adorer et servir Dieu, c’est bâtir un monde meilleur »

Suite du texte de l’institut Islam actuel sur la philosophie de l’optimisme développée dans les sources de la religion musulmane. « Être optimiste, c’est reconnaître que l’homme est capable de se transformer. Désormais, chacun peut avoir accès à la sagesse de la Révélation et à l’exemple des prophètes vivre selon la justice. Chacun peut réussir sa vie en faisant marcher la volonté de Dieu, c’est-à-dire la sagesse.»

La vie n’est pas toujours juste. Chacun passe par l’épreuve de l’injustice des autres, l’injustice de celui qui abuse du talent ou du pouvoir que Dieu lui a confié : l’intelligence, la richesse, la force, la beauté ou l’art de séduire…  Chacun peut être une grande épreuve pour l’autre : celui qui reconnaît Dieu peut être une épreuve pour celui qui le rejette ; le riche peut l’être pour le pauvre, et réciproquement. Chacun est éprouvé dans sa vie, par le mal mais aussi par le bien :

« Vos biens et vos enfants ne sont qu’une tentation, alors qu’auprès de Dieu il y a une énorme récompense » Coran 64 : 15 إِنَّمَا أَمْوَالُكُمْ وَأَوْلَادُكُمْ فِتْنَةٌ ۚ وَاللَّهُ عِندَهُ أَجْرٌ عَظِيمٌ

L’épreuve peut donc se présenter sous la forme de la perte de quelque chose de bien :

« Ô vous qui avez adhéré à la voie de Dieu ! Donnez (au service du Bien) une partie de ce que Nous vous avons offert, avant que ne vienne le jour où il n’y aura ni marchandage ni amitié ni personne autorisé à parler en faveur d’un autre pour le défendre. Et ce sont les ingrats les vrais injustes ». Coran 2 : 254

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا أَنفِقُوا مِمَّا رَزَقْنَاكُم مِّن قَبْلِ أَن يَأْتِيَ يَوْمٌ لَّا بَيْعٌ فِيهِ وَلَا خُلَّةٌ وَلَا شَفَاعَةٌ ۗ وَالْكَافِرُونَ هُمُ الظَّالِمُون

Comment réagir face au mal ou au bien qui nous éprouve ? C’est la vision du monde qui nous anime qui doit nous éclairer et nous aider à bien nous orienter. Ce sont les idées et les valeurs qui nous animent qui peuvent nous détruire ou nous faire renaître. Ce n’est plus à Dieu d’intervenir directement et systématiquement dans les affaires humaines pour corriger, pour faire le bien ou pour stopper un mal, pour arbitrer ou pour sanctionner. Car s’Il le faisait, l’être humain ne serait plus libre et il ne resterait plus personne sur terre :

« Si Dieu tenait rigueur aux gens de leur injustice, Il ne laisserait aucun être vivant sur la Terre (…) » Coran 16 : 61. وَلَوْ يُؤَاخِذُ اللَّهُ النَّاسَ بِظُلْمِهِم مَّا تَرَكَ عَلَيْهَا مِن دَابَّةٍ

Le fatalisme n’existe pas 

Ainsi, le mal sur terre, sous toutes ses formes, est le fait de l’être humain. Le mal existe sur terre parce que l’homme est libre de faire le bien et le mal, parce que l’homme tient à sa liberté plus qu’à toute autre chose :

« La corruption est apparue sur la terre et dans la mer à cause de ce que les gens ont fait de leurs propres mains, afin que Dieu leur fasse goûter une partie des conséquences de leurs actes. Peut-être reviendront-ils (vers la voie de la justice) ? ». Coran 30 : 41. ظَهَرَ الْفَسَادُ فِي الْبَرِّ وَالْبَحْرِ بِمَا كَسَبَتْ أَيْدِي النَّاسِ لِيُذِيقَهُم بَعْضَ الَّذِي عَمِلُوا لَعَلَّهُمْ يَرْجِعُونَ

Pour expliquer « l’homme malade » ou le déclin de la civilisation islamique, on a l’habitude, en occident, de voir la cause dans le fatalisme, dans l’idée de « destin » et de « mektub » qui paralyse l’esprit musulman. Il est vrai qu’une mauvaise compréhension de l’islam et du destin a donné au musulman de « bonnes » raisons de vivre dans la passivité. Mais cette compréhension n’est pas fidèle à l’islam.

D’ailleurs, si cette mauvaise compréhension avait animé la civilisation islamique dès ses débuts, celle-ci n’aurait même pas pu naître et développer, pendant 14 siècles, un patrimoine extraordinaire de culture, de lois, de sciences, d’institutions publiques, de techniques et de solutions pratiques pour l’humanité. L’esprit fataliste empêche tout développement civilisationnel. Lorsqu’à une époque donnée, l’esprit fataliste se généralise au point qu’il n’arrive plus à répondre à ses besoins et défis, c’est le signe de la fin d’un cycle civilisationnel.

L’islam a vocation à civiliser l’Homme, à former un Homme sain, c’est-à-dire capable de connaître la volonté de Dieu, le Livre créé (l’univers) et le Livre révélé (le Coran) ; capable de se transformer et de transformer le monde pour le rendre meilleur. L’homme est capable de connaître la volonté de Dieu, le Livre créé (l’univers) et le Livre révélé (le Coran). Être optimiste, c’est reconnaître que l’homme est capable de connaître la volonté de Dieu, le Livre créé (l’univers) et le Livre révélé (le Coran).

Adam et Eve, une fois placés sur terre, sont invités à répondre à la même Invitation (Da’wah) que Dieu leur avait déjà exprimée au Paradis : jouir de toutes les bonnes choses que Dieu leur a mises à disposition, tout en respectant quelques limites pour éviter de tomber dans l’injustice. La terre est Dâr al-khilâfah, une Maison commune dans laquelle chaque homme et chaque femme est appelé à exercer sa liberté et sa responsabilité. Chaque être humain est Khalîfah – successeur et vice-gérant – de Dieu sur terre, doté du pouvoir de comprendre, d’agir sur le monde et sur lui-même. La création toute entière est malléable en ce sens qu’elle est prédisposée à recevoir l’action humaine.

L’Homme et l’assistance de Dieu

Dieu promet à Adam et Eve, une fois envoyés sur terre, de leur envoyer un guide de Sa part, un Livre qui leur rappellera la sagesse en toute chose, et des prophètes et des bien-aimés de Dieu qui serviront d’exemples pour chaque peuple. Ainsi, Dieu met sur terre un homme et une femme dotés du pouvoir de comprendre à la fois le Livre créé (l’univers, le monde, la société, soi-même) et le Livre révélé (les Révélations successives qui seront envoyées à l’humanité), ceci afin de vivre et d’agir en étant fidèle à la Volonté de Dieu, c’est-à-dire afin de réaliser le Vrai, le Bien commun et le Juste dans toutes les situations de la vie quotidienne.

Dieu enseigne le nom de toutes choses à Adam. Il enseigne à l’être humain le langage, la lecture, l’écriture, la pensée, le calcul, la fabrication d’objets utiles, etc. Dieu ne laisse pas l’être humain seul dans le monde, seul dans son effort de compréhension de la Révélation, seul dans son effort d’action et de transformation du monde. Il l’accompagne. Il est généreux, Il lui facilite les choses :

« Lis ! Au nom de ton Seigneur qui a créé, qui a créé l’homme d’une adhérence. Lis ! La bonté de ton Seigneur est infinie ! ». Coran 96 : 1-3

اقْرَأْ بِاسْمِ رَبِّكَ الَّذِي خَلَقَ

خَلَقَ الْإِنسَانَ مِنْ عَلَقٍ

اقْرَأْ وَرَبُّكَ الْأَكْرَمُ

Reconnaître qu’Allâhu a’lam, que Dieu est plus savant, c’est accepter que son pouvoir de connaître atteigne une limite impossible à dépasser.

Mais Dieu a donné à l’Homme tous les moyens nécessaires pour comprendre Sa volonté et rendre le monde meilleur. Mais y a-t-il quelqu’un pour réfléchir et répondre à l’Invitation (Da’wah) de Dieu ? L’homme est capable de se transformer.

Être optimiste, c’est reconnaître que l’homme est capable de se transformer. Désormais, chacun peut avoir accès à la sagesse de la Révélation et à l’exemple des prophètes pour vivre selon la justice. Chacun peut réussir sa vie en faisant marcher la volonté de Dieu, c’est-à-dire la sagesse. Ou au contraire, chacun peut s’en détourner et devra rendre compte du choix de valeur qu’il aura librement fait dans sa vie :

« Par le soleil et son premier éclat, par la lune quand elle lui succède, par le jour quand il éclaire le monde, par la nuit quand elle l’obscurcit, par le ciel et son édification, par la terre et son nivellement, par l’âme et Celui qui l’a façonnée harmonieusement et qui lui a inspiré son immoralité et sa piété ! En vérité, réussit celui qui purifie son âme, et celui qui la corrompt est perdu » Coran 91 : 1-10

وَالشَّمْسِ وَضُحَاهَا

وَالْقَمَرِ إِذَا تَلَاهَا

وَالنَّهَارِ إِذَا جَلَّاهَا

وَاللَّيْلِ إِذَا يَغْشَاهَا

وَالسَّمَاءِ وَمَا بَنَاهَا

وَالْأَرْضِ وَمَا طَحَاهَا

وَنَفْسٍ وَمَا سَوَّاهَا

فَأَلْهَمَهَا فُجُورَهَا وَتَقْوَاهَا

قَدْ أَفْلَحَ مَن زَكَّاهَا

وَقَدْ خَابَ مَن دَسَّاهَا

Dans sa vie personnelle, on peut toujours se changer et s’améliorer, jusqu’à la fin de sa vie. C’est précisément ce qu’enseigne le prophète Jacob (paix sur lui) à ses fils qui, par jalousie, avaient jeté leur propre frère au fond d’un puits pour le faire disparaître : « Ô mes fils ! Partez à la recherche de Joseph et de son frère. Ne désespérez pas de la Bonté de Dieu, car seuls ceux qui nient Dieu désespèrent de la Bonté de Dieu ». Coran 12 : 87

يَا بَنِيَّ اذْهَبُوا فَتَحَسَّسُوا مِن يُوسُفَ وَأَخِيهِ وَلَا تَيْأَسُوا مِن رَّوْحِ اللَّهِ ۖ إِنَّهُ لَا يَيْأَسُ مِن رَّوْحِ اللَّهِ إِلَّا الْقَوْمُ الْكَافِرُونَ

L’optimisme implique la constance

Bien souvent, on a tendance à oublier Dieu quand tout va bien. Et quand rien ne va plus, on a tendance à désespérer : « Et quand Nous comblons l’homme de bienfaits, il se détourne et se replie sur lui-même. Et quand un mal le touche, le voilà profondément désespéré ». Coran 2 : 155-157

وَإِذَا أَنْعَمْنَا عَلَى الْإِنسَانِ أَعْرَضَ وَنَأَىٰ بِجَانِبِهِ ۖ وَإِذَا مَسَّهُ الشَّرُّ كَانَ يَئُوسًا

Or être optimiste, c’est rester d’humeur égale, que l’on soit gâté par la vie ou éprouvé. L’homme est capable de transformer le monde Être optimiste, c’est reconnaître que l’homme est capable de transformer le monde pour le rendre meilleur. Le prophète Muhammad (paix sur lui) accompagne ses compagnons pour les initier à la volonté de Dieu, c’est-à-dire à la sagesse. Un jour, pour leur enseigner la vocation de l’homme sur terre, il commence par la fin : si le monde devait s’arrêter aujourd’hui, que faire ? Il leur répond :

❝ Si l’Heure arrive alors que l’un d’entre vous a un petit palmier à planter dans sa main, s’il peut le planter avant qu’elle n’ait lieu, qu’il le plante ! ❞ 1

Mais pourquoi planter un arbre qui ne donnera des fruits qu’après des années, alors que c’est la fin du monde ? Pourquoi, alors que personne ne pourra en manger ? Pourquoi recommander quelque chose qui semble totalement inutile ? En fait, à travers cette parole, le prophète rappelle le sens de la vie, du khilâfah et d’al-‘ibâdah. On ne doit jamais baisser les bras. Adorer et servir Dieu, c’est bâtir un monde meilleur, jusqu’au dernier souffle. C’est faire de l’optimiste un état d’esprit et un chemin pratique qui consiste à faire et à refaire le bien, à résister et à ne rien lâcher face à l’injustice, jusqu’à sa mort.

Être optimiste, c’est accepter la réalité, accepter les épreuves, accepter les difficultés et les désagréments de la vie quotidienne. C’est faire avec, les prendre comme un point de départ de quelque chose et non pas comme la bonne raison que l’on se donne pour arrêter tout effort à faire le bien. C’est arrêter de se plaindre et d’exprimer sa colère contre tout ce qui ne nous plaît pas, par exemple du temps qu’il fait :

❝ N’injuriez pas le temps, Dieu en est responsable. ❞ 2

❝N’injuriez pas le vent car il vient de la clémence de Dieu. Demandez plutôt à Dieu de son bien, du bien de ce qu’il emporte et du bien dont il a été chargé. Et réfugiez-vous auprès de Dieu contre le mal qu’il emporte et le mal dont il a été chargé. ❞ 3

Être optimiste, c’est arrêter de se plaindre et d’exprimer sa colère contre tout ce qui est passé et qui ne changera jamais :

❝ N’injuriez pas les morts, ils ont eu le compte de ce qu’ils ont avancé comme actions. ❞ 4

Être optimiste, c’est arrêter de se plaindre et d’exprimer sa colère contre tous les petits désagréments de la vie quotidienne, tels que les bruits ou les maladies. Et c’est apprendre à voir le bon côté des choses :

❝ N’injuriez pas le coq, car il réveille (ceux qui dorment) pour qu’ils fassent la prière ❞ 5

❝ N’injuriez pas la fièvre car elle fait disparaître les péchés des fils d’Adam comme le brasier du forgeron nettoie le fer de la rouille. ❞ 6

Bien souvent, derrière le mal dont on se plaint il y a un bien plus grand qui exige d’accepter un moindre mal pour jouir d’un bien plus grand. Au lieu de se plaindre ou de se mettre en colère contre tout, on doit plutôt demander l’aide de Dieu pour supporter cette épreuve passagère et continuer à faire sa part, à travailler à devenir quelqu’un de meilleur et à rendre le monde meilleur. On doit réagir positivement en prononçant le nom de Dieu.

Islam actuel

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