Prévue initialement pour 2026 et située en bordure du parc des Gayeulles, la future grande mosquée de Rennes est contrainte de revoir ses plans. La ville a décidé de changer le lieu d’implantation, proposant deux nouveaux sites.
C’est la douche froide pour toute la communauté musulmane à Rennes. Espérée pour 2026, la future grande mosquée n’ouvrira pas comme prévu. Porté depuis plusieurs années par l’association Espoir Amal, le projet va également devoir se trouver un nouveau lieu, a-t-on appris, confirmant une information du Télégramme. La mosquée, qui doit être la plus grande de Bretagne et doit accueillir plusieurs centaines de fidèles, devait initialement s’implanter rue du Pâtis Tatelin, en bordure du parc des Gayeulles dans le nord-est de la ville. En mars 2022, un protocole d’accord avait ainsi été signé entre la municipalité et l’association pour la mise à disposition d’un terrain de 3.000 m² en zone naturelle.
Mais plus de trois ans plus tard, la ville a changé ses plans et a décidé de ne pas retenir le lieu, au grand dam de Mohamed Iqbal Zaïdouni. « C’est beaucoup de déception et d’incompréhension », souligne le vice-président d’Espoir Amal et président du Conseil régional du culte musulman de Bretagne.
Une opposition locale et un revirement municipal
Dans le quartier, la construction de ce centre culturel islamique a en effet déclenché une vive opposition des riverains. « Mais cela n’a rien à voir avec de l’islamophobie », assure Mohamed Iqbal Zaïdouni, évoquant « des raisons environnementales ». Réunis au sein du collectif « Halte au bétonnage du parc des Gayeulles », des habitants ont dès l’origine dénoncé le projet, qualifié « d’aberration écologique et environnementale », ainsi que le manque de concertation. La ville leur a finalement donné raison en actant son déménagement sur un nouvel emplacement. Contactée, la mairie de Rennes justifie sa décision en invoquant « un souci de dialogue et d’apaisement », mais aussi par « la grande complexité » du site retenu dans un premier temps.
Nouvelles propositions et urgence affirmée
Après cette volte-face, deux autres terrains viennent d’être proposés à l’association, mais l’un a d’emblée été écarté. « Il est trop loin du quartier de Maurepas où il y a un besoin criant d’un lieu de culte », souligne l’imam, qui assure faire « confiance » à la ville pour trouver rapidement une solution. « On espère que le dossier va rapidement se débloquer et que les travaux pourront démarrer à l’été 2026 », précise-t-il.
Car à l’entendre, il y a urgence à construire cette mosquée pour permettre aux musulmans de pratiquer dignement leur religion. « Il y a six lieux de culte à Rennes, mais ils sont tous bondés quand c’est la période du ramadan ou pour la prière du vendredi », prévient Mohamed Iqbal Zaïdouni, qui lance aussi un appel aux autres maires de la métropole. « Il faut qu’on ait d’autres lieux de culte pour alléger et apaiser le flux à Rennes », assure-t-il, déterminé à échanger avec les élus « dans la paix et non pas dans le conflit. »
