Chaque jour, plusieurs dizaines de Palestiniens sont assassinés près des sites « humanitaires » installés par Israël et les États-Unis. Ce mardi, à Khan Younis, au moins 70 Palestiniens ont été tués par des tirs de chars israéliens lors d’une distribution d’aide. De plus en plus de voix dénoncent les centres de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), qualifiés de « piège mortel » par la population. Zoom.
Les Palestiniens se rassemblent pour récupérer des vivres, dont du pain et de la farine, près d’un centre humanitaire de la GHT, puis sont subitement visés par des tirs israéliens. Chaque jour, des Gazaouis se retrouvent sous les tirs de snipers, de drones et de tanks, d’après les témoignages et vidéos circulant sur les réseaux sociaux.
Plus de 400 palestiniens tués sur les sites de la GHF depuis fin mai
Ce mardi, le ministère de la Santé de Gaza a déclaré qu’« au moins 90 Palestiniens ont été tués par les attaques israéliennes menées mardi à travers la bande de Gaza ». Plus de 70 d’entre eux sont morts en marge d’une distribution d’aide à Khan Younès. Même scénario, le lundi 16 juin, avec au moins 50 personnes tuées aux abords d’un centre de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF) à Rafah.
« On voit la mort cent fois. Les gens se font tirer dessus devant nous, mais on ne peut rien faire pour eux. Si on essaie de les secourir, on peut aussi être visé », déplore un gazaoui, à son retour d’une distribution à l’ouest de Rafah. Au total, plus de 400 personnes sont décédées depuis la fin du mois de mai en tentant d’accéder aux sites humanitaire de la GHF.
« Nous sommes allés là-bas en pensant obtenir de l’aide pour nourrir nos enfants, mais cela s’est avéré être un piège, une tuerie. Je conseille à tout le monde de ne pas y aller », déclare Ahmed Fayad, un autre gazaoui qui a tenté d’obtenir de l’aide lundi.
50 Gazaouis ont été assassinés aujourd'hui dont la moitié près d'un site de distribution d'«aide» alimentaire géré par @GHF.
— Taoufiq TAHANI (@TaoufiqTahani) June 16, 2025
GHF est l'outil inhumanitaire israélo-américain qui rassemble les Palestiniens affamés autour de sacs de farine pour les livrer aux snipers israéliens. pic.twitter.com/nvjBNSuENK
Un afflux continu de blessés dans les hôpitaux
L’hôpital Al-Awda du camp de Nousseirat, le plus proche du point de distribution de Netzarim, au centre de l’enclave, voit chaque jour un afflux de blessés, transportés sur des chariots par des habitants revenant de la distribution, la zone étant interdite d’accès aux secouristes.
« On n’arrive pas à s’en sortir avec la quantité de blessés et la nature des blessures. Il faut des opérations neurochirurgicales, thoraciques et vasculaires. Nous n’avons plus de spécialistes. Nous n’avons même pas de drain thoracique pour traiter les pneumothorax », affirme Yasser Abou Chaaban, directeur médical de l’hôpital.
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« Un système de distribution mortel »
Philippe Lazzarini, directeur de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), a déclaré dans un message sur X : « Des dizaines de personnes ont été tuées et blessées ces derniers jours, y compris des personnes affamées qui tentaient d’obtenir de la nourriture dans le cadre d’un système de distribution mortel ».
Le travail de la Fondation humanitaire de Gaza « est un échec » du point de vue humanitaire, a dénoncé l’Organisation des Nations unies, qui refuse de travailler avec cette entité israélo-américaine au fonctionnement opaque.
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