À la veille du Festival de Cannes 2025, plusieurs artistes dénoncent le « silence » du monde de la culture face au génocide en cours à Gaza. Une tribune publiée ce mardi dans Libération et Variety, signée par des figures du cinéma tel que Pedro Almodóvar, Susan Sarandon, Richard Gere, David Cronenberg et Javier Bardem, appelle à une prise de position claire. Zoom.
À la veille de l’ouverture du Festival de Cannes 2025, 380 artistes de la culture ont signé une tribune, publiée dans Libération et Variety, dénonçant le « silence » du monde de la culture face au « génocide à Gaza ». Parmi les signataires figurent de grandes figures du cinéma international : les réalisateurs Pedro Almodóvar, Ruben Östlund, David Cronenberg, Yorgos Lanthimos, Alfonso Cuarón, ainsi que les acteurs Susan Sarandon, Richard Gere, Javier Bardem, Mark Ruffalo ou Viggo Mortensen.
« Nous ne pouvons rester silencieux tandis qu’un génocide est en cours »
« Nous artistes et acteurs de la culture, nous ne pouvons rester silencieux tandis qu’un génocide est en cours à Gaza », affirment près de 400 signataires d’une tribune parue, ce mardi, dans le quotidien français Libération. La texte rend hommage à Fatima Hassouna, photojournaliste palestinienne tuée à Gaza en avril dans une frappe israélienne qui a également coûté la vie à dix membres de sa famille, dont sa sœur enceinte.
Un documentaire dans lequel elle apparaissait est d’ailleurs projeté cette année à Cannes. « Pour Fatma, pour tous ceux qui meurent dans l’indifférence. Le cinéma se doit de porter leurs messages », insistent les signataires.
Le texte condamne également le mutisme de l’Académie des Oscars après l’agression, par des colons israéliens, du cinéaste palestinien Hamdan Ballal, quelques jours après avoir reçu un prix pour son film No Other Land. « Une telle passivité nous fait honte », écrivent-ils.
À l’ouverture de #Cannes, 380 artistes dénoncent le #silence culturel face au #génocide à #Gaza, rendent hommage à Fatima Hassouna et appellent le cinéma à s’engager pour les victimes et briser l’#indifférence. pic.twitter.com/GCfgre8wkf
— Nouvelle Aube – Yeni Şafak Français (@nouvelleaubefr) May 13, 2025
« Agissons avant qu’il ne soit trop tard »
Les artistes dénoncent un désengagement croissant du monde culturel face à la situation en Palestine : « Pourquoi le cinéma, vivier d’œuvres sociales et engagées, paraît-il se détourner de l’horreur du réel, de l’oppression que subissent nos consœurs et confrères ? » interrogent-ils.
« A quoi servent nos métiers si ce n’est à tirer des leçons de l’Histoire, des films engagés, si nous ne sommes pas présents pour protéger les voix opprimées ? » exhortent les signataires. Ils concluent par un appel à l’action : « Le cinéma se doit de refléter nos sociétés. Agissons avant qu’il ne soit trop tard. »
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Participation des artistes français
Du côté français, de nombreux artistes comme Leïla Bekhti, Virginie Efira, Blanche Gardin, Judith Godrèche, Sami Bouajila, Ludivine Sagnier, Éric Cantona ou encore la chanteuse Zaho ont apporté leur soutien à cette initiative. Selon l’un des collectifs à l’origine du texte, Juliette Binoche, présidente du jury du festival cette année, faisait aussi initialement partie des signataires.
Le génocide israélien à Gaza a fait au moins 53 000 morts (sans compter les disparus et les corps encore sous les décombres), en majorité des civils. Plusieurs ONG internationales, dont Amnesty International et Human Rights Watch, affirment qu’Israël a commis des actes de « génocide » à Gaza.
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