Alors qu’Israël a fermé, hier, des écoles des Nations unies à Jérusalem-Est et bombardé intensément Gaza, faisant une centaine de morts, Amnesty International a dénoncé, dans un communiqué, l’annexion et le déplacement forcé des Palestiniens. L’organisation qualifie ces actes de « crime de guerre de transfert illégal ou de déportation ». Focus.
Israël poursuit sa guerre génocidaire, « tout en ayant pleinement conscience des effets irréversibles sur la population palestinienne de Gaza », déplore Amnesty International dans un communiqué publié mercredi. L’ONG s’inquiète du nouveau plan israélien « conquête » qui prévoit notamment « l’annexion de territoires et le déplacement forcé de Palestiniens dans la bande de Gaza », dans une stratégie visant à « contraindre la population palestinienne à quitter Gaza ».
Un plan qui révèle « un mépris total du droit international »
Pour Amnesty, les récentes initiatives israéliennes indiquent une volonté d’intensification du génocide à Gaza, avec l’installation d’une « présence physique soutenue » sur le terrain et le déplacement durable d’une majorité de la population. De tels actes constitueraient « un crime de guerre selon le droit international, notamment un transfert illégal ou une déportation ».
« Après deux mois de blocus total sur Gaza, la volonté affichée d’Israël de prolonger son offensive militaire déjà dévastatrice, de renforcer l’occupation illégale de Gaza et de déplacer de force les Palestiniens, menace de détruire ce qu’il reste de la population palestinienne de Gaza, déjà confrontée à un génocide en cours.»
Erika Guevara Rosas, directrice des recherches et campagnes à Amnesty International. souligne que ces plans révèlent « un mépris total du droit international et des droits fondamentaux des Palestiniens ».

« Le déplacement forcé d’une population est une déportation »
Le professeur Jean-Paul Chagnollaud, dans une interview à Public Sénat, confirme : « Le déplacement forcé d’une population relève de la déportation au regard du droit international, et si l’on regroupe ces populations de force dans des zones, cela revient à créer des camps de concentration ».
Amnesty International alerte également sur les intentions d’Israël de militariser l’acheminement de l’aide humanitaire, ce qui remettrait en cause sa distribution impartiale, dans un contexte où les besoins sont immenses.
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Ces projets ont suscité une vive désapprobation de la part des agences onusiennes et d’organisations humanitaires, qui rejettent fermement toute tentative d’instrumentaliser l’aide. « Utiliser l’aide humanitaire pour justifier un déplacement forcé ou instaurer des zones de distribution discriminatoires violerait clairement le droit international », conclut Erika Guevara Rosas.
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