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Ismaël Boudjekada, élu français, incarcéré pour « apologie du terrorisme »

Ismaël Boudjekada, élu du Doubs, a été interpellé, samedi dernier, à l’aéroport de Bâle-Mulhouse et placé en détention provisoire ce lundi 5 mai dans la soirée. Il est accusé d’« apologie du terrorisme » en raison de ses prises de position publiques en faveur de la Palestine. Son avocat, Ismaël Meziti, dénonce « une nouvelle étape dans la régression des libertés fondamentales ». Un procès doit avoir lieu le 3 juillet. Récap.

Ismaël Boudjekada, conseiller municipal d’opposition à Grand-Charmont (Doubs), a été placé en détention provisoire lundi soir par le tribunal correctionnel de Paris, en attendant son procès prévu le 3 juillet pour « apologie du terrorisme ». Il avait été interpellé samedi à l’aéroport international de Bâle-Mulhouse. Deux mandats de recherche avaient été émis à son encontre dans le cadre d’enquêtes ouvertes par le parquet de Paris,.

626 enquêtes ouvertes entre octobre 2023 et janvier 2024

Lors de son arrestation, qu’il diffusait en direct sur TikTok, Ismaël Boudjekada a partagé des images de l’interpellation. Très actif sur les réseaux sociaux, il avait été signalé par plusieurs associations ainsi que par Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur.

Matthieu Bloch, député UDR de la 3e circonscription du Doubs, avait également saisi le procureur de la République de Montbéliard, à la suite de messages de l’élu municipal soutenant le Hamas palestinien et dénonçant le génocide israélien en cours à Gaza.

Cette incarcération s’inscrit dans un contexte de répression croissante des voix pro-palestiniennes en France. Depuis le 7 octobre 2023, les autorités françaises ont renforcé les poursuites pour apologie du terrorisme. Entre octobre 2023 et janvier 2024, 626 enquêtes ont été ouvertes à ce titre, dont 80 ont débouché sur des poursuites.

Criminaliser les opinions pro-palestiniennes

Nombreux sont ceux qui dénoncent « une instrumentalisation de la justice pour criminaliser les opinions pro-palestiniennes ». Ces dernières années, plusieurs personnalités ont été visées pour « apologie du terrorisme » suite à des propos en faveur de Gaza : Mathilde Panot, députée LFI, a été convoquée en avril 2024, suivie de Rima Hassan.

Danièle Obono et Thomas Portes, également députés LFI, ont été ciblés pour avoir qualifié le Hamas de « mouvement de résistance ». Des militants comme Anasse Kazib, la journaliste Sihame Assbague ou encore l’ex-basketteuse Émilie Gomis ont aussi été sanctionnés.

Plus récemment, le politologue François Burgat a été poursuivi pour des publications sur X, avec une réquisition de huit mois de prison avec sursis.

Lire sur le sujet : Marc Trevidic critique « l’usage dévoyé de la loi » sur l’apologie du terrorisme

Une régression des libertés fondamentales

Dans une lettre publiée hier, sur X, l’avocat d’Ismaël Boudjekada, Ismaël Meziti, a dénoncé la détention de son client « pour avoir exprimé une opinion politique sur le réseau social X ». Il estime que « cette décision marque le franchissement d’une nouvelle étape dans la régression des libertés fondamentales et plus particulièrement de la liberté d’expression ».

Pour lui, « la détention provisoire est et doit demeurer une mesure exceptionnelle », et l’utiliser pour sanctionner une opinion « relève d’une instrumentalisation préoccupante de l’appareil judiciaire ».

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