Près d’une semaine après la mort d’Aboubakar Cissé, l’émotion reste vive au sein de sa famille et de la communauté musulmane. Le principal suspect devrait être extradé vers la France dans les prochaines semaines. Alors que le caractère terroriste du crime n’a pas été retenu par le parquet, les proches de la victime demandent, via leurs avocats, une requalification des faits.
Alors que le principal suspect du meurtre d’Aboubakar Cissé devrait être extradé en France dans les prochaines semaines, le juge d’instruction du pôle criminel de Nîmes n’a pas retenu la qualification terroriste dans cette affaire. Face à cette décision, la famille d’Aboubakar Cissé entend déposer une plainte avec constitution de partie civile pour « acte de terrorisme », appelant le Parquet national antiterroriste (PNAT) à se saisir de l’enquête.
Les musulmans ne peuvent pas être victime du terrorisme ?
« Il est incompréhensible que le caractère terroriste de cet assassinat n’ait pas été retenu dans la qualification juridique des faits », déplore Me Yassine Bouzrou, qui, avec Me Mourad Battikh, déposera vendredi une plainte au tribunal judiciaire de Paris pour faire reconnaître « l’acte de terrorisme » commis contre Aboubakar Cissé. L’avocat dénonce une décision motivée par des considérations politiques :
« La décision d’écarter le caractère terroriste de cet acte a été prise par le procureur national antiterroriste, dont le supérieur hiérarchique est le ministre de la justice, Gérald Darmanin. Il s’agit d’une décision anti-juridique, de pure politique pénale, qui reflète l’idée nauséabonde que la communauté musulmane ne peut pas être victime du terrorisme. »
🚨🇫🇷 FLASH | Le caractère TERRORISTE du meurtre d’Aboubakar Cissé, tué de 57 coups de couteau alors qu’il priait dans une mosquée du Gard, a été ÉCARTÉ par la justice française. (@BOUZROU1) pic.twitter.com/qJDxbwxHOS
— Cerfia (@CerfiaFR) May 1, 2025
Contenu de la plainte
Dans la plainte, l’avocat insiste sur « l’acharnement » du suspect, inconnu de la victime, ce qui « démontre que son intention dépassait la seule intention de tuer un homme ». Selon la défense, « le mode opératoire de cet assassinat a été choisi par l’auteur des faits pour terroriser les personnes qui trouveraient son corps ».
Lire sur le sujet : « L’islamophobie tue en France » : les hommages rendus à Aboubakar
Il précise que le fait que l’agression ait eu lieu dans une mosquée, « censé représenter un lieu de paix pour les croyants », prouve « une volonté de troubler l’ordre public en intimidant et terrorisant notamment les personnes de religion musulmane ». Enfin, « le choix de l’auteur des faits de diffuser ces images au public sur les réseaux sociaux démontre également son entreprise individuelle de terroriser le plus grand nombre de personnes possible ».
Des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes, dont un à Paris, place de la République, pour soutenir la famille d’Aboubakar Cissé et dénoncer ce drame à caractère islamophobe.
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