Après plus de 18 mois de guerre génocidaire à Gaza et la mort de plus de 230 journalistes palestiniens, les principales organisations françaises de journalisme ont publié, ce dimanche 13 avril, un communiqué dénonçant une « hécatombe jamais vue dans l’histoire de ce métier ». Elles appellent à un rassemblement à Paris ce mercredi, en solidarité avec leurs « collègues palestiniens ». Zoom.
« En un an et demi de guerre dans l’enclave côtière, les opérations israéliennes ont causé la mort de près de 200 professionnels des médias palestiniens ». Dans un communiqué, publié ce dimanche dans plusieurs médias français (Le Monde, Libération…), un large collectif des principaux syndicats de journalisme en France, dénonce « une hécatombe d’une magnitude jamais vue dans l’histoire de notre profession, tous conflits confondus » et appelle à la mobilisation de la profession.
Un black-out médiatique israélien
En dix-huit mois, plus de 200 journalistes palestiniens ont perdu la vie sous les bombardements israéliens à Gaza. Un bilan qualifié d’« hécatombe d’une magnitude jamais vue », selon une étude de l’université américaine Brown.
« De nombreux reporters, à l’instar de Hossam Shabat, Ahmed al-Louh ou Ibrahim Mouhareb, portaient des équipements de protection clairement identifiables, avec le mot « PRESS », et avaient reçu des menaces ou été accusés sans preuves par l’armée israélienne d’appartenir à des groupes armés. »
Pour les défenseurs des droits humains, cette situation révèle une stratégie claire : « l’armée israélienne cherche à y imposer un black-out médiatique », réduisant au silence les témoins alors que des ONG et instances de l’ONU qualifient certains actes « d’actes génocidaires ». Ce verrouillage s’illustre aussi par le refus d’accès aux journalistes étrangers à Gaza.
« Il est de notre devoir de dénoncer cette politique »
Le communiqué rappel aussi le meurtre non sanctionné de la journaliste Shireen Abu Akleh, tuée en 2022 en Cisjordanie, et la récente agression de Hamdan Ballal, coréalisateur du documentaire No Other Land, blessé par des colons puis arrêté alors qu’il était évacué en ambulance. Les auteurs du communiqué insistent :
« Il est de notre devoir de dénoncer cette politique, de manifester notre solidarité avec nos collègues palestiniens et de réclamer, encore et toujours, le droit d’entrer dans Gaza. »
Ils précisent que cette demande n’implique pas une supériorité de la couverture occidentale, mais relève d’un droit fondamental à l’information.
Lire sur le sujet : Israël continue de cibler les journalistes palestiniens à Gaza
Appel à la mobilisation à Paris et Marseille
Un large collectif composé des principaux syndicats de journalisme en France – incluant SNJ, SNJ-CGT, CFDT Journalistes, RSF, la Fédération internationale et européenne des journalistes, Reporters solidaires ou encore la Scam – appelle à une mobilisation ce mercredi à Paris (Opéra Bastille) et à Marseille (Vieux-Port).
Le mouvement est soutenu par de nombreux syndicats de rédactions dont ceux de l’AFP, BFMTV, France Télévisions, Arte, Libération, Le Monde, TF1, Mediapart, M6, et bien d’autres.
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