Dans un long communiqué publié mardi dernier, la CGT de France Télévisions a dénoncé un article diffusé sur le site de France 3 Île-de-France, consacré à la commémoration du 7 octobre 2023. Le syndicat accuse le reportage « d’adopter uniquement le point de vue de la communauté juive » et de relayer « les thèses du Crif ».
La centrale syndicale de France Télévisions a publié un communiqué intitulé « Le communautarisme n’a pas sa place sur FTV », dans lequel elle déplore qu’un article diffusé sur le site de France 3 Île-de-France reprenne le narratif partial d’Israël sans replacer le « conflit israélo-palestinien » dans son contexte historique.
Un reportage partiale et communautariste
Selon la CGT, le reportage consacré à la commémoration du 7 octobre « n’adopte qu’un point de vue, celui d’une communauté juive qui se sent légitimement meurtrie par ce massacre, mais sans jamais le restituer dans un conflit plus large ». Le syndicat estime que l’article « reprend pour une bonne part les thèses du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), qui prétend représenter l’ensemble des Juifs de France ».
« Un article aussi communautariste s’agissant d’autres minorités en France, et notamment de la minorité musulmane, ne serait jamais passé sur FTV. Et à juste titre », ajoute la centrale syndicale.
La CGT dénonce également « l’artifice » consistant à utiliser « des interviews pour faire passer des messages biaisés, ou des informations fausses, sans jamais les contredire ou les nuancer ». Elle cite notamment le cas d’une interview mentionnant les enfants Bibas « tués à main nue ». « Il s’agit d’une information de l’armée israélienne qui n’a jamais été confirmée », corrige le syndicat.

L’influence de la directrice de France TV, Nathalie Saint-Cricq
Pour la CGT, le reportage aurait dû inclure « un mot sur le contexte et les bombardements massifs sur des civils palestiniens » afin de « rééquilibrer les choses ». Enfin, la centrale critique le fait que Yonathan Arfi, président du Crif, soit cité en rappelant les propos de Danièle Obono sur le Hamas qualifié de « résistants », ce qui r evient à criminaliser la France insoumise (LFI).
« L’instrumentalisation du 7 octobre pour stigmatiser LFI et le taxer d’antisémitisme est devenue un sport national dans de nombreux médias proches de l’extrême droite », écrit la CGT, avant de conclure : « Que ce soit le leitmotiv du président du Crif n’était pas une raison pour qu’il soit retranscrit tel quel dans un article qui n’aurait jamais dû être publié sur le site de France 3 Île-de-France. »
Lire sur le sujet : La « guerre » en Palestine n’a pas commencé le 7 octobre
Sur X, le député Aymeric Caron a rappeler que Nathalie Saint-Cricq, directrice des rédactions nationales de France Télévisions, est une « soutien assumée du Crif, lui-même soutien de la politique génocidaire israélienne ». Il indique que la directrice a récemment animé un débat du Crif aux côtés de son « ami » Raphaël Enthoven, où elle aurait déclaré « que ceux qui critiquent Israël sont des ignares qui ne connaissent pas l’histoire ».