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100 personnalités françaises signent un appel contre les discours de haine

100 personnalités françaises signent un appel contre les discours de haine

À la suite de plusieurs tueries et agressions à caractère raciste et islamophobe — dont les meurtres d’Hichem Miraoui et d’Aboubakar Cissé — près de 100 personnalités françaises issues du monde culturel et associatif lancent un appel dans une tribune publiée mercredi. Elles exhortent les responsables politiques de cesser de banaliser les idées de l’extrême droite et appellent l’État à engager une véritable lutte contre la haine et le racisme.

« Assez des meurtres qui frappent les musulmans et les Arabes ! Assez des paroles de haine qui envahissent l’espace public ! », dans une tribune, publiée dans le Nouvel Obs, plus de cent personnalités françaises demandent aux responsables politiques de « cesser de participer à la dégradation du débat public » et à l’État « d’user de toute son autorité pour réaffirmer les principes républicains partout, pour toutes et pour tous ».

« Les logorrhées xénophobes »

Alors que les agressions racistes et islamophobes ne cessent d’augmenter, la tribune dénonce, de prime abord, « les logorrhées xénophobes, les paroles de haines contres les étrangers et les envolées contre les musulmans » devenus banales « dans les médias, sur les réseaux sociaux, dans l’Hémicycle ».

Les signataires soulignent que ce « flot de paroles haineuses » apporte, dans son sillage, « des crimes de sang », car « toute parole de haine raciste – qu’elle exclue sa cible du genre humain ou qu’elle la transforme en bouc émissaire – porte en elle la promesse d’un crime »

« Il faut résolument prendre la mesure des moments que nous vivons. Après une spectaculaire libération des paroles de stigmatisation à l’endroit des étrangers, des enfants d’immigrés et des musulmans, la France vit ces derniers mois le retour des crimes racistes ». 

« Avec ou sans cravate, l’extrême droite n’est jamais respectable »

« Il y a quelques jours, un attentat raciste a coûté la vie à Hichem Miraoui à Puget-sur-Argens tandis que deux Kurdes ont échappé de peu au même destin. En avril dernier, Aboubakar Cissé a été mortellement frappé dans la mosquée de La Grand-Combe dans le cadre d’un assassinat islamophobe », rappel le texte collectif.

« Ces vies ôtées ne sont pas le fruit de coups de tonnerre dans un ciel bleu. Elles sont le fruit de la boue de haine raciste qui se déverse de façon de plus en plus ouverte dans le débat public. Il n’est plus possible de détourner le regard. Avec ou sans cravate, l’extrême droite n’est jamais respectable. »

Face à cette situation intolérable, les signataires lancent un message de fermeté aux responsables politiques en les invitant à « cesser de participer à la dégradation du débat public (…) en courant derrière une extrême droite » ainsi qu’à cesser « de jeter dans l’arène parlementaire ces propositions de lois à répétition qui abaissent les droits (…) des étrangers, des enfants d’immigrés et des musulmans ».  

La responsabilité des médias

La tribune exhorte l’Etat « à user de toute son autorité pour réaffirmer les principes républicains partout, pour toutes et pour tous, quelles que soient les religions, couleurs de peau, nationalités ou origines ». 

« Nous demandons que la lutte contre le racisme et contre l’antisémitisme – et ceci de manière indivisible – soit réellement portée, avec les réformes législatives nécessaires, des politiques publiques adaptées et des moyens à la hauteur des ambitions de cette lutte. »

Les signataires demandent également aux journalistes et aux médias « de mesurer leur responsabilité dans l’évolution du traitement de ces questions ». Ils appellent enfin les citoyens à se mobiliser massivement. « Face au feu roulant du racisme, nous avons la responsabilité d’opposer une force antiraciste supérieure en nous tenant fort loin des concurrences victimaires qui risquent de toutes et tous nous emporter ».  

Parmi les signataires : 

Rachid Arhab, cofondateur du média Liik 
Josiane Balasko, 
actrice 
Nicolas Bancel, 
historien, professeur à l’Université de Lausanne 
Emmanuel Bellanger, 
historien 
Nadia Bendjaballah, 
porte-parole du collectif Justice pour Djamel 
Jocelyne Béroard, auteure-compositrice-interprèt
Sophie Binet, 
secrétaire générale de la CGT 
Pascal Blancha
rd, historien 
Catherine Coquery-Vidrovitch, professeure émérite université Paris-Diderot 
Philippe Corcuff, 
professeur de science politique à Sciences-Po Lyon 
Harlem Désir, 
cofondateur et ancien président de SOS Racisme 
Fatou Diome, 
écrivain 
Toumi Djaïdja, 
initiateur de la Marche pour l’égalité de 1983 
Chems-Eddine Hafiz, 
recteur de la Grande Mosquée de Paris 
Hania Hamidi, 
secrétaire générale de l’Unef 

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