La communauté chrétienne à Jérusalem fait face, depuis plusieurs semaines, à l’irruption de colons armés, soutenus par les forces de sécurité israéliennes, qui tentent d’occuper près de 25 % du quartier arménien. Une véritable « menace existentielle » pour la communauté, avertit le Patriarcat arménien de Jérusalem dans un communiqué publié récemment. Explications.
Plusieurs chefs des Églises chrétiennes de Jérusalem manifestaient, ce samedi 18 novembre, leur solidarité avec le Patriarcat arménien confronté à l’arrivée récente de colons tentant de mettre la main sur une grande partie du quartier chrétien détenu par l’Église arménienne.
À l’origine du conflit : un contrat controversé passé en 2021 avec le promoteur Xana Capital contenant des « fausses déclarations » dénoncées, depuis, par l’Église arménienne.
La poursuite de la colonisation israélienne à Jérusalem
« Le Patriarcat arménien de Jérusalem est probablement confronté à la plus grande menace existentielle de son histoire vieille de 16 siècles. » alertent, dans un communiqué publié ce jeudi 16 novembre, les responsables de l’Église arménienne à Jérusalem.
En effet, la semaine dernière, plusieurs colons israéliens protégés par les forces de l’ordre ont fait irruption dans Jérusalem-Est pour tenter de prendre le contrôle de terrains appartenant au Patriarcat arménien. De nombreux arméniens ont été expulsés manu militari de leur quartier.
Alors que les yeux du monde sont tournés vers la guerre israélienne à Gaza, les colons poursuivent leur politique de colonisation dans la Vieille Ville de Jérusalem. Une menace qui pèserait également sur l’ensemble des confessions chrétiennes.
Un contrat controversé
Le Patriarcat arménien accuse le promoteur Xana Capital de vouloir s’emparer d’un quart du quartier communautaire pour édifier une résidence de luxe. Un contrat controversé aurait été passé en 2021 entre les deux protagonistes mais il comporterait des « fausses déclarations » dénoncées depuis par l’Église arménienne :
« Le Patriarcat arménien a récemment annulé un contrat entaché de fausses déclarations, d’influence indue et d’avantages illégaux. Au lieu d’apporter une réponse légale à cette annulation, les promoteurs (…) ont préféré opter pour la provocation, l’agression et d’autres tactiques de harcèlement et d’incendie, notamment la destruction de biens. »
Plusieurs associations de la communauté arménienne ont ainsi dénoncé la politique de colonisation de l’État d’Israël. Malgré le retrait annoncé par le Patriarche arménien du contrat, le promoteur immobilier a tout de même commencé à détruire des infrastructures.
« Ces derniers jours, la destruction et l’enlèvement de l’asphalte sur les terrains du quartier arménien ont été effectués sans permis de la municipalité, ni par le promoteur, ni par la police » dénonce l’Église arménienne.
L’expulsion méthodique des chrétiens de Jérusalem
Depuis quelques jours, la police israélienne procède à l’arrestation de plusieurs membres de la communauté s’opposant aux colons. Les forces de l’ordre ont « choisi ces derniers jours d’exiger que tous les membres de la communauté arménienne quittent les lieux » indique les responsables religieux :
« Nous demandons à l’ensemble des communautés chrétiennes de Jérusalem de soutenir le Patriarcat arménien en ces temps sans précédent, car il s’agit d’une nouvelle étape vers la mise en danger de la présence chrétienne à Jérusalem et en Terre sainte. »
Les responsables des Églises chrétiennes ont donc publié un communiqué, samedi 18 novembre, pour afficher leur solidarité avec le Patriarcat arménien : « Nous sommes très préoccupés par les récents événements survenus dans le quartier arménien […] mettant en danger l’ensemble de la communauté chrétienne ».
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