De nouvelles frappes israéliennes dans la bande de Gaza ont fait plus de 100 morts ce jeudi, selon un bilan provisoire de la Défense civile palestinienne. Mardi, à l’ONU, le chef des opérations humanitaires Tom Fletcher a exprimé sa colère face au blocage de l’aide humanitaire : « Allez-vous agir, de façon décisive, pour empêcher ce génocide » a-t-il lancé mardi aux membres du Conseil de sécurité. Focus.
Les bombardements israéliens se poursuivent, sans discontinuer, sur Gaza. Jeudi, la défense civile palestinienne a recensé 103 morts, principalement dans le gouvernorat de Khan Younès, dans le sud de l’enclave. Dans un bilan actualisé, elle évoque 50 morts depuis le début de la journée, tandis que la morgue de l’hôpital Nasser, à Khan Younès, affirme avoir reçu les corps de 54 personnes tuées durant la nuit.
Israël conditionne l’aide humanitaire à un déplacement forcé
Le président palestinien Mahmoud Abbas a accusé Israël de poursuivre la guerre « pour des raisons personnelles » et a appelé à un « cessez-le-feu à tout prix ». De leur côté, plusieurs ONG, dont Médecins du Monde, Médecins sans frontières (MSF) et Oxfam, ont alerté sur le risque d’une « famine de masse » à Gaza si le blocage de l’aide alimentaire persiste.
Mahmoud Isleem, coordinateur de Médecins du Monde France, a averti : « Concernant la malnutrition, nous savons que la période qui arrive va être critique, nous pouvons entrer dans une famine de masse si les frontières ne sont pas ouvertes rapidement ».
MSF a dénoncé mercredi « une catastrophe humanitaire délibérée » et accusé Israël de conditionner l’aide humanitaire à un déplacement forcé des habitants de Gaza. « Nous assistons en direct à la création des conditions pour une éradication des Palestiniens à Gaza », a déclaré l’ONG.
« Allez-vous agir pour empêcher un génocide à Gaza ? »
Mardi, à l’ONU, Tom Fletcher, chef des opérations humanitaires, a interpellé les membres du Conseil de sécurité : « Allez-vous agir, de façon décisive, pour empêcher un génocide à Gaza ? » Il a décrit des conditions « inhumaines » imposées « sans la moindre gêne » par Israël. « Je peux vous dire, pour avoir visité moi-même ce qui reste du système de santé de Gaza […] que la mort à cette échelle a un son et une odeur qui ne vous quittent pas », a-t-il témoigné.
Lire sur le sujet : Gaza : « le déplacement forcé d’une population, c’est de la déportation »
Critiquant la proposition israélo-américaine de distribution de nourriture, Fletcher a ajouté : « Elle exclut de nombreuses personnes, elle subordonne l’aide à des objectifs politiques et militaires et transforme la famine en une monnaie d’échange ».
Lundi dernier, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni a qualifié la situation à Gaza de « plus en plus dramatique et injustifiable ». Évoquant des discussions « souvent difficiles » avec Benyamin Netanyahou, elle a rappelé « la nécessité de respecter le droit international humanitaire ».
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