La Grande Mosquée de Paris (GMP) a dénoncé dans un communiqué, publié lundi, les récents propos du Premier ministre Gabriel Attal sur un supposé « entrisme islamiste » dans les établissements scolaires. Le Conseil des Mosquées du Rhône (CMR) a également exprimé son indignation dans un texte mis en ligne ce mardi. Zoom.
Lors de son discours donné dans la ville de Viry-Châtillon, le Premier ministre Gabriel Attal a évoqué « des groupes plus ou moins organisés cherchant à faire un entrisme islamiste » dans les écoles de la République.
Une affirmation « qui n’est étayée par rien » dénoncé cette semaine, par Le Conseil des Mosquées du Rhône (CMR) ainsi que La Grande Mosquée de Paris (GMP) qui « déplore une généralisation qui risque de stigmatiser une portion significative de la composante musulmane de France ».
Un terme politique « inapproprié »
La Grande Mosquée de Paris a réagi dès lundi, face aux propos du Premier ministre, dans un communiqué publié sur ses réseaux ce lundi 22 avril. Elle indique, par la voix de son recteur Chems-eddine Hafiz que « l’emploi du terme « entrisme » (…) ne saurait être assimilée à une prétendue infiltration islamiste » :
« l’emploi du terme « entrisme », issu de l’idéologie politique trotskiste, est totalement inapproprié dans ce contexte. Cette notion, politique par nature, ne saurait être assimilée à une prétendue infiltration islamiste, ce qui est préjudiciable au vivre-ensemble et à la cohésion nationale »
La GMP suggère vivement au Premier ministre de se pencher plutôt « sur l’inquiétant phénomène de l’ « exode silencieux » des musulmans de France mettant en évidence le besoin urgent de modèles d’intégration ».
Le communiqué appelle enfin le gouvernement « à faire preuve de discernement dans leurs discours, particulièrement en cette période électorale où l’Islam et les musulmans sont trop souvent instrumentalisés comme un argument dans la course aux voix de l’extrême droite ».
Le CMR dénonce une affirmation « qui n’est étayée par rien »
Le Conseil des Mosquées du Rhône (CMR) a publié, à son tour, un communiqué hier faisant savoir « sa plus vive inquiétude » après les propos du Premier ministre sur un supposé « entrisme islamiste qui prône les préceptes de la charia notamment dans les écoles ».
Le CMR fustige une affirmation « qui n’est étayée par rien » venant « conforter les théories incertaines des groupes islamophobes qui, eux, sont bien une réalité ». Le communiqué pose également une série de questions interrogeant la sortie hasardeuse de Gabriel Attal :
« Le premier ministre, peut-il nous dire ce qu’est « une idéologie religieuse » ? Peut-il nous expliquer sur quels faits il s’appuie pour faire le lien entre cette « violence des jeunes » et « le séparatisme islamiste » ? Quelle étude lui permet de dénoncer « l’entrisme islamiste » ? Dans quel but, laisse-t-il entendre que dans les écoles s’installeraient « les préceptes de la charia ? »
Le texte du CMR, signé par son président Kamel Kabtane, exprime enfin sa lassitude « de subir des déclarations iconoclastes qui visent seulement à créer un peu de consensus sur le dos de la communauté musulmane ».
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