La marche internationale pour Gaza a finalement été bloquée en Égypte, où les autorités ont interrompu le mouvement en procédant à des arrestations violentes, ainsi qu’à des expulsions et refoulements à l’aéroport. De son côté, la caravane Al-Soumoud a également été empêchée de progresser, arrêtée à l’entrée de Syrte, en Libye. Focus.
Le projet s’annonçait difficile dès le départ. Les militants de la marche internationale pour Gaza, partis du Caire, visaient à atteindre le terminal de Rafah, côté égyptien, à partir du dimanche 15 juin. Leur objectif : réclamer la levée du blocus israélien et permettre l’entrée de l’aide humanitaire internationale dans l’enclave palestinienne.
Entrave, arrestations et expulsions
Plus de 4 000 personnes venues de 80 pays s’étaient réunies dès le 12 juin au Caire. Pourtant, la marche n’a jamais véritablement commencé. Les autorités égyptiennes ont immédiatement stoppé le mouvement, procédant à des arrestations — parfois violentes —, ainsi qu’à des expulsions et refoulements à l’aéroport. En amont, les autorités israéliennes avaient exhorté l’Égypte à empêcher cette mobilisation propalestinienne.
« Nous avons rencontré les représentations diplomatiques dans nos pays, ils ne nous ont pas clairement opposé de refus. Mohamed Ngem, l’ambassadeur égyptien à Bern, nous a dit que “toute initiative qui vise à promouvoir la paix dans la région est la bienvenue”. On a considéré cela comme un possible feu vert. On était peut-être trop optimiste, mais on n’a jamais prévu de faire quoi que ce soit d’illégal », explique le docteur Hicham al Ghaoui, porte-parole de la délégation suisse.
Dans la nuit du 14 au 15 juin, le docteur El Ghaoui a d’ailleurs été arrêté dans son hôtel au Caire. Selon plusieurs témoins, des agents en civil, liés aux services de renseignement égyptiens, auraient procédé à son interpellation.
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Les militants persona non grata en Egypte
Désormais, les participants encore présents en Égypte tentent d’obtenir la libération des militants arrêtés ainsi que le soutien des ambassades pour le rapatriement des blessés. Bien que certains espèrent encore négocier un feu vert pour la marche, les multiples signaux négatifs laissent présager l’échec de ces efforts.
Face à cette répression, certains militants ont choisi de rentrer dans leur pays. D’autres en sont empêchés : « Les passeports d’une trentaine d’entre nous ont été prétendument perdus par la police après avoir été confisqués », rapporte Mélanie Schweizer, porte-parole de la délégation allemande.
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Même sort pour la caravane Al-Soumoud
La caravane Al-Soumoud, partie de Tunis le 9 juin en direction de Gaza via la Libye et l’Égypte, subit un sort similaire. Depuis vendredi soir, elle est bloquée à l’entrée de Syrte par les autorités de l’Est libyen. Les organisateurs dénoncent un siège systématique : « Il empêche l’accès à la nourriture, à l’eau, aux médicaments et aux communications ».
Environ 1 500 participants sont concernés, dont 13 auraient été arrêtés sans assistance juridique ni contact avec leurs familles. La caravane s’est depuis repliée aux abords de Misrata, dans l’ouest libyen.
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