Plusieurs membres du Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE) ont été placés en garde à vue, ce mardi 13 mai, après des perquisitions à leur domicile. Ils sont soupçonnés de poursuivre les activités du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), dissout par décret en 2020. Ces arrestations surviennent deux jours après la marche contre l’islamophobie. Le point de la rédaction.

Le mardi 13 mai, plusieurs membres du Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE) ont été interpellés à leur domicile dans le Val-d’Oise, dans le cadre d’une enquête pour « reconstitution d’association dissoute ». Deux personnes ont été placées en garde à vue.

Enquête pour « reconstitution d’association dissoute »

Selon différentes sources, les autorités soupçonnent le CCIE de prolonger les activités du CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France), dissous en 2020 sur décision du ministère de l’Intérieur, bien qu’il se soit auto-dissous avant le décret. Le CCIE, fondé en Belgique après la disparition du CCIF, fait l’objet de cette enquête notamment en raison de soupçons de maintien d’une structure interdite.

Les perquisitions, menées tôt le matin, ont visé notamment un couple, tandis que deux autres personnes suivies par les enquêteurs se trouvent actuellement à l’étranger. Du matériel informatique a été saisi pour exploitation.

Lire sur le sujet : Le CCIF a-t-il eu raison de s’auto-dissoudre ?

Ces arrestations ont eu lieu deux jours après la marche contre l’islamophobie, organisée en réaction au meurtre d’Aboubakar Cissé, à laquelle le CCIE avait participé. Le collectif était également présent en mars lors d’une table ronde sur l’islamophobie à l’Assemblée nationale, à l’initiative du député Raphaël Arnault (LFI-NFP).

Des dissolutions à tout va

En mars dernier, le CCIE avait également déposé une plainte contre le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau auprès de la Cour de justice de la République, l’accusant d’incitation à la haine après ses propos « À bas le voile » lors d’un événement public. Yassine Benyettou, secrétaire général de RED Jeunes, a réagi :

« Le CCIF était la seule structure qui recensait les actes islamophobes et elle a été dissoute pour cette raison. […] La rapidité est étonnante et effrayante. Malgré la répression, le camp antiraciste restera uni. »

Depuis 2022, le CCIE publie un rapport annuel. Dans celui de 2024, il recense 828 signalements de faits islamophobes survenus en 2023 en France. Ces événements interviennent dans un climat plus large de répression envers des organisations pro-palestiniennes. Fin avril, le ministre de l’Intérieur avait engagé des démarches pour dissoudre Urgence Palestine et la Jeune Garde.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *