Deux jours après avoir affirmé vouloir privilégier la diplomatie dans la guerre déclenchée par Israël, Donald Trump a ordonné le largage de quatorze bombes de 13 tonnes sur des installations nucléaires en Iran. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a déclaré lors d’une conférence de presse à Istanbul dimanche que les États-Unis avaient « franchi toutes les lignes rouges ». Récap.
Les avions B-2 de l’US Air Force ont lancé 75 missiles sur le territoire iranien, dont quatorze bombes « bunker buster » — douze visant l’installation nucléaire souterraine de Fordo et deux celle de Natanz. « L’Iran condamne dans les termes les plus forts l’agression militaire brutale des États-Unis contre les installations nucléaires pacifiques de l’Iran », a déclaré hier le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, lors d’une conférence de presse à Istanbul.
Les mensonges de Donald Trump
Le 47ᵉ président des États-Unis s’est engagé dans une nouvelle guerre sans l’aval du Congrès, reniant ses promesses de campagne visant à mettre fin aux interventions extérieures. Quelques jours auparavant, il assurait encore se donner « quinze jours » pour décider d’une éventuelle implication militaire.
Malgré cela, l’exécutif américain assure que ce qu’il vient de déclencher n’est pas une guerre. Lors d’une conférence de presse tenue, ce dimanche, le secrétaire à la défense Pete Hegseth a affirmé : « Les États-Unis ne cherchent pas la guerre ». Une position surréaliste évidemment non partagée par Téhéran.
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Après des frappes israéliennes sanglantes ciblant civils et responsables militaires iraniens, l’Iran voit désormais son programme nucléaire — présenté comme sa « garantie ultime de sécurité » — méthodiquement attaqué par les États-Unis. Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi a déclaré, hier, que les États-Unis avaient « franchi toutes les lignes rouges » avec cette attaque et averti que « la diplomatie ne peut plus être possible ».
« La diplomatie ne peut plus être possible »
Le ministre iranien a également fustigé les frappes américaines comme une « violation scandaleuse, grave et sans précédent des principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies et du droit international ». L’Iran se défend contre « l’agression militaire américaine » et les « actions illégales d’Israël », ajoute Abbas Araghchi. Il estime que les appels au retour à la diplomatie sont désormais « hors de propos ».
« Nous étions en pleine négociation avec les États-Unis lorsque les Israéliens l’ont fait exploser. Et nous étions à nouveau en pleine négociation avec les Européens, il y a seulement deux jours à Genève. Cette fois, les Américains ont décidé de le faire exploser. »
Jusqu’alors, l’administration américaine se refusait à intervenir militairement au côté d’Israël. L’engagement des USA dans cette guerre est à l’exact opposé du discours anti-interventionniste (avec pour slogan « L’Amérique d’abord ») sur lequel Donald Trump s’est fait élire.
L’imminence de la fermeture du détroit d’Ormuz
Depuis sa réélection, Donald Trump n’a véritablement rien fait pour mettre fin à la guerre génocidaire d’Israël à Gaza, il a menacé d’envahir militairement le Groenland et de se saisir du canal de Panama.
Après ces frappes, l’Iran a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à une réunion d’urgence pour condamner la violation du droit international. Interrogé sur une éventuelle riposte contre des bases américaines ou sur la fermeture du détroit d’Ormuz, Abbas Araghchi a déclaré : « Nous avons plusieurs options à notre disposition, et c’est tout ». Le parlement iranien a approuvé hier la fermeture de ce détroit.
Les hostilités ont débuté le 13 juin, lorsque Israël a mené des frappes aériennes contre plusieurs sites en Iran, notamment militaires et nucléaires, déclenchant une riposte immédiate de Téhéran par des missiles.
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