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jeudi 28 mars 2024

L’Arabie saoudite, entre « réformes » et répression

Le royaume wahhabite vient de lever l’interdiction qui pesait sur les femmes saoudiennes de conduire une voiture. Le roi Salman a ordonné l’autorisation de délivrance de permis de conduire « indifféremment aux hommes et aux femmes« . Une campagne médiatique de transgression de l’interdiction avait été menée par plusieurs Saoudiennes ces derniers mois.

C’est un archaïsme légendaire qui s’achève en Arabie saoudite : les femmes ne seront plus interdites de prendre le volant à partir de juin 2018, d’après un décret ordonné par le roi Salman. « C’est la concrétisation du courage de militantes qui ont fait campagne pendant des années, Cela n’avait que trop tardé « , a déclaré Amnesty International », sur cette décision qu’elle a qualifiée de « petit pas« . Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’un plan de réformes économiques et sociales d’ici à 2030 pour redéfinir les axes d’une économie qui soit moins dépendante envers le pétrole. Elle intervient au lendemain d’une fête nationale où hommes et femmes ont célébré conjointement l’événement dans un stade au moyens de danses et de musique électronique, un bouleversement dans un pays fortement puritain. Cette décision du roi intervient également après une multiplication d’appels en ce sens de la part notamment du prince et milliardaire saoudien Al-Walid ben Talal qui avait critiqué le coût de plusieurs milliards de cette interdiction pour son pays.

Le politique au cœur du pouvoir religieux

Pour Ben Talal, il s’agit d’ »une demande sociale urgente que la conjoncture économique justifie« , à cause de la baisse des recettes pétrolières. Une campagne de désobéissance civile de femmes saoudiennes qui se filmaient en pleine conduite ces derniers mois avait également marqué les réseaux sociaux.

Mais de nombreuses voix analysent cette mesure comme un contre-feux destiné à désamorcer les critiques concernant les multiples arrestations de prédicateurs qui avaient mis en cause la politique étrangère du prince héritier Mohammed ben Salman à l’instar du boycott du Qatar. Le célèbre prédicateur Salman al ‘Awda et une vingtaine d’autres religieux ont été arrêtés et incarcérés. Une campagne d’arrestation qui souligne à quel point toute mesure, loi ou décision de nature religieuse ou civile passe avant toute chose par l’aval du pouvoir politique.

 

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« Géopolitique de l´Arabie saoudite »

 

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