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samedi 20 avril 2024

La position d’AVS sur la taxe « halal » et le financement du culte musulman

AVS

L’organisme de certification « A Votre Service » (AVS) a publié un communiqué, que reproduit Mizane.info, pour clarifier sa position sur le débat concernant le financement du culte musulman par une taxe sur le halal.

Suite aux débats et propositions relayés par les médias sur l’Islam de France, et notamment sur son financement, nous voudrions rappeler le positionnement d’AVS qui, nous l’espérons, clarifiera la situation. AVS est un organisme de droit privé régi par la loi 1901 (à but non lucratif) créé en 1991 et dont l’objet principal est le contrôle et la certification Halal.

Néanmoins, nous avons suivi avec intérêt les multiples interventions et rapports publics sur cette question du financement du culte musulman, de la « taxe halal » et du marché du halal considéré comme une manne financière à exploiter.

L’activité de certification et de contrôle est une activité exigeante lorsqu’elle se fait de manière sérieuse et consciencieuse. Elles nécessitent des moyens financiers important. AVS, c’est aujourd’hui 185 employés dont 80 % sont exclusivement affectés à des tâches de contrôle.

C’est aussi une trentaine de personnes qui, à partir de notre siège social à Saint-Denis, se chargent du suivi administratif et comptable ; elles gèrent et panifient quotidiennement la totalité de l’activité AVS.

Ce que nous appelons « le bien Waqf » a toujours été, dans la vie des communautés musulmanes, une affaire discutée et gérée collectivement. Si nous désirons réfléchir sérieusement à un financement du culte musulman, nous devons d’abord reprendre tous ces outils conceptuels et juridiques qu’a développés notre communauté tout au long de son histoire

Quant au marché du Halal, il est très majoritairement constitué d’opérateurs non musulmans, tel que les grands groupes agro-industriels ou les réseaux de la grande distribution qui certes tirent profit de ce marché mais n’ont aucun lien avec le culte musulman.

Les associations, PME et petits commerçants musulmans impliqués dans le « halal » sont loin de récupérer la majeure partie de la manne financière générée par ce marché. Quant à l’association AVS, en tant qu’organisme à but non lucratif, elle a l’obligation de réinvestir l’ensemble de ses bénéfices dans son activité principale qu’est le contrôle halal.

L’indépendance d’AVS et la transparence de son activité sont, pour nous, une garantie de crédibilité communautaire et de contrôle sérieux et efficace. Notre association participe déjà à des œuvres caritatives et communautaire par le biais de donations qui restent légalement limitées et modestes du fait des charges importantes que génèrent l’activité de contrôle.

Le financement du culte musulman doit intéresser toute musulmane et tout musulman qui désire participer à la structuration de sa communauté. Et avant d’être une affaire médiatico-politique, cette question est

1. Une question éminemment spirituelle. Le musulman donne pour Dieu et il donne en toute responsabilité. C’est-à-dire qu’il juge d’abord de la crédibilité réelle de celui qui est dans la demande ou le besoin.

2. Une affaire qui se discute avec les acteurs communautaires. Nous comprenons que l’Etat puisse avoir une exigence de clarification et de transparence. Nous devons en tenir compte. Mais l’Etat ne doit pas, au nom de ces exigences, s’immiscer directement ou indirectement dans nos débats intra-communautaires.

3. Inscrite dans nos traditions communautaires et religieuses. Cette question d’un financement autonome et transparent du culte musulman n’est pas un sujet nouveau. Ce que nous appelons « le bien Waqf » a toujours été, dans la vie des communautés musulmanes, une affaire discutée et gérée collectivement. Si nous désirons réfléchir sérieusement à un financement du culte musulman, nous devons d’abord reprendre tous ces outils conceptuels et juridiques qu’a développés notre communauté tout au long de son histoire.

4. Est d’abord une affaire locale et régionale. Elle doit d’abord se discuter à ce niveau. Cela n’interdit pas la création d’instances nationales, pas nécessairement uniques car elles doivent exprimer la diversité d’une communauté riche d’initiatives et extrêmement dynamique.

Pour conclure, AVS ne considère pas qu’il soit dans son objet de porter un jugement sur toutes les initiatives récentes. Par contre, elle gardera sa position critique et émettra ses avis lorsqu’elle le jugera nécessaire sur la base des principes et des orientations qui ont été détaillés ci-dessus.

Saint-Denis, le 05 novembre 2018

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